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Les libéraux en tête… l’exception du Printemps arabe?

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La Libye serait-elle l’exception qui confirme la règle ? A l’occasion des premières élections législatives libres depuis 1964, les Libyens auraient placé en tête les tenants d’une certaine forme de libéralisme.

Des premières tendances favorables aux libéraux

Bien que les résultats des élections des 7 et 8 juillet ne soient pas encore officiels – ils sont attendus dans la journée de lundi 9 ou mardi 10 – tout porte à croire que la coalition de Mahmoud Jibril, une formation d’une quarantaine de partis réunis sous la bannière de l’Alliance des forces nationales (AFN), obtiendra la majorité dans la prochaine Assemblée libyenne.

A la fermeture des bureaux de vote, aux termes du deuxième jour du scrutin, les différents responsables politiques se sont exprimés, tour à tour, afin de partager les premiers résultats dont ils disposaient sur la base des rapports préliminaires de leurs nombreux observateurs.

Mahmoud Jibril appelle à l’unité nationale

Mohamed Sawan, chef du Parti de la justice et de la construction (PJC), branche libyenne des Frères musulmans, s’est exprimé en premier, affirmant avoir observé une « nette avance » de la coalition libérale dans les régions de Benghazi et Tripoli.

Dans la soirée, le secrétaire général de l’AFN, Faiçal al-Krekchi déclarait que « selon les premières informations recueillies, (la coalition) était en tête dans la plupart des circonscriptions électorales. »

Quelques instants plus tard, Mahmoud Jibril, en qualité de chef de l’AFN, confirmait cette tendance et appelait à l’unité nationale : « Nous adressons un appel sincère pour un dialogue national, en vue de s’unir tous ensemble […] sous une seule bannière, pour parvenir à un compromis, un consensus sur la base duquel la constitution peut être rédigée et le nouveau gouvernement peut être formé, » a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.

L’exception du Printemps arabe

Bien que la commission électorale se soit gardée de tout commentaire et ait appelé à la réserve concernant ces résultats, la tendance générale serait favorable aux forces libérales.

Une tendance qui ferait de la Libye une exception dans les suites du Printemps arabe. En Egypte, qui a connu ses premières élections législatives libres l’hiver dernier, le scrutin avait donné les islamistes vainqueurs et ceux-ci ont peuvent compter sur 70% des sièges du Parlement. Récemment, le Frère musulman Mohamed Morsi a été élu à la Présidence.

Même scénario en Tunisie où, en novembre 2011, le parti islamiste Ennahda est arrivé en tête à l’élection de l’Assemblée constituante, premier scrutin démocratique de toute l’histoire du pays, remportant 90 sièges sur 213.

Benghazi se bat pour son autonomie

Les Libyens ont été appelés à élire les 200 membres de leur Assemblée. Parmi ces membres, 80 seront élus sous l’étiquette d’un parti et 120 seront indépendants de toute formation politique, bien que la plupart soient soutenus par une des trois formations principales, le Parti de la justice et de la construction des Frères musulmans, l’Alliance des forces nationales de l’ancien Premier ministre Mahmoud Jibril et le parti El Watan de l’ancien djihadiste Abdelhakim Belhadj.

L’assemblée élue aura la charge de nommer un gouvernement qui viendra se substituer au Conseil national de transition (CNT) qui dirige le pays depuis la chute de Mouammar Kadhafi.

Les prérogatives de ce Parlement prévoyaient également la nomination d’une assemblée constituante, prérogative qui a finalement été annulée sous la pression des autonomistes de Benghazi.

Les électeurs de la région est de la Libye se soulèvent depuis quelques semaines pour protester contre la répartition des sièges à l’Assemblée. Parmi les 200 députés élus, 100 le seront pour l’ouest (Tripoli), 60 pour l’est (Benghazi) et 40 pour le sud (Sebha et Koufra). Pour les partisans d’une Libye fédérale, à Benghazi, cette répartition des sièges est un nouveau signe de la suprématie de Tripoli sur leur région.

Finalement, l’Assemblée constituante sera composée de 60 membres, issus équitablement des trois grandes régions libyennes.

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