Site icon La Revue Internationale

Les remèdes miracles des «sexologues» indiens

[image:1,f]

Les remèdes magiques interdits par la loi

Vendre des poudres et des remèdes miracles qui guériraient l’impuissance et redonneraient force et vitalité est une pratique interdite par la loi indienne « contre la publicité pour les médicaments et remèdes magiques ».

Mais la télévision nationale, aux heures tardives, semble oublier cette interdiction.<!–jolstore–>

Celle-ci dresse pourtant la liste de 54 maladies –dont les disfonctionnements sexuels masculins et l’arthrite– pour lesquelles des « remèdes non-scientifiques » ne peuvent être vantés à des fins commerciales. Mais, comme toujours, il suffit de savoir jouer sur les mots.

Publicité illégale… ou pas

Musli Power Xtra en est l’exemple : le produit était jadis commercialisé comme « un exceptionnel et extrêmement puissant agrandisseur de sexe ».

Un jour, un client insatisfait, ou peut-être juste un bon citoyen, a pris la décision de poursuivre en justice l’entreprise pour publicité illégale à Kerala, un État indien situé au sud-ouest de la péninsule indienne. La société, Kunnath Pharmaceuticals, s’est défendu en prétextant que là où la loi interdit de promettre la guérison, elle n’interdit pas de promettre une amélioration des symptômes.

Une « famille heureuse et en bonne santé » 

« Le gouvernement a demandé à cette entreprise de ne pas utiliser le terme « aphrodisiaque » et de le remplacer par la promesse d’une « famille heureuse et en bonne santé ». Ils ne sont pas prêts à le faire » déclare N Vimala, chargé de la législation des médicaments à Kerala, selon l’Indian Express. Sherin C Johnson, directeur marketing de la marque, contre-attaque : « Nous ne promettons pas la guérison. Nous disons seulement que certains symptômes en seront soulagés ».

Des charlatans qui prescrivent en toute légalité

Mon cameraman Poh Si Teng et moi l’avions constaté il y a longtemps lors de notre reportage, il ne s’agit pas seulement de médicaments vendus à la télévision. En Inde, une multitude de faux sexologues pratiquent légalement leur activité, prêts à prescrire, tels de vrais médecins, un tonique ou une poudre au premier venu.

Une discipline respectée par tous, fondée sur des écrits non scientifiques

Le plus incroyable dans l’histoire, c’est que des universités se targuent d’enseigner cette discipline, reconnue par le gouvernement, alors que ces remèdes magiques n’ont jamais prouvé leur efficacité par des essais cliniques.

Dr. D C Katoch, conseiller-adjoint au Ministère de la santé, explique que « des livres prouvent l’efficacité de ces remèdes. Ils n’ont pas été testés dans un laboratoire scientifique mais dans le laboratoire de la vie. En revanche, la formule, la composition, les indications, doivent suivre le livre à la lettre. »

Le livre en question : Bhavprakash, « un livre d’ayurvédique très respecté ».

GlobalPost / Adaptation Amélie Garcia – JOL Press

Quitter la version mobile