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Scoop dans la planète people : le 29 juin, Katie Holmes demande le divorce à Tom Cruise, son époux depuis 2006, et le père de sa fille Suri, 6 ans. Et ce serait l’avenir de cette dernière qui l’aurait poussée à prendre une telle décision. En effet, des divergences entre les parents sur la place à accorder à l’Eglise de la Scientologie dans l’éducation de leur fille en seraient la cause principale.
Selon une dépêche de l’AFP, la Scientologie a démenti les informations selon lesquelles il était prévu que la petite fille rejoigne la « Sea Organization », camp d’entraînement à la scientologie pour les jeunes enfants. Mais, pour Katie Holmes, qui a pris ses distances émotionnellement et géographiquement de Tom Cruise et de l’Eglise, vivant désormais à New York (Tom Cruise et le siège de la Scientologie sont à Los Angeles), la menace pèse toujours. Elle croit être suivie par des scientologues, et craint les répercussions de son acte de défiance. La Scientologie est-elle dangereuse à ce point ? D’où vient son pouvoir et son influence ? Tant de questions que le divorce de Katie Holmes et Tom Cruise met en lumière.
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La science fictive de L. Ron Hubbard
L’Eglise de la Scientologie est créée aux Etats-Unis en 1954 par Lafayette Ron Hubbard, un auteur de science-fiction, qui développe la méthode dite « dianétique » (« à travers l’âme »), qui se veut être une approche scientifique et rationnelle de la psychologie. Selon le site officiel, « la Dianétique est une méthodologie qui aide à soulager des sensations et des émotions indésirables, des peurs irrationnelles et des maladies psychosomatiques (maladies causées ou aggravées par des incidents contenant de la tension). »
Le but est d’« améliorer la conscience spirituelle de l’Homme et ses aptitudes». Les conséquences pratiques seraient une augmentation de la capacité de persuasion de l’initié, tant dans l’éducation de ses enfants que lors d’une réunion professionnelle, dans le but d’améliorer sa qualité de vie et celle de son entourage. Pour la première fois dans l’histoire, la Scientologie apporterait donc « une technologie du mental éprouvée et pratique qui permet à l’esprit de recouvrer son potentiel ». Cependant, cette méthode ne jouit d’aucune reconnaissance scientifique.
12 millions d’adeptes et la main mise sur Hollywood
Malgré tout, le succès de la Scientologie ne faiblit pas. Aujourd’hui, comme il y a 20 ans, l’Eglise compte 12 millions d’adeptes dans le monde. Parmi eux, un certain nombre de célébrités, en plus du porte-parole Tom Cruise : John Travolta, Lisa Marie Presley (fille de Elvis Presley et ex de Michael Jackson), Juliette Lewis (actrice et ex de Brad Pitt), Peaches Geldof, Laura Prepon (de My 70’s Show), Elizabeth Moss (de Mad Men), entre autres. Au point que l’Eglise est devenue l’un des plus puissants réseaux d’Hollywood.
Qui est David Miscavige ?
David Miscavige est le leader actuel de la Scientologie (« chef religieux et ecclésiastique » selon le site officiel de la scientologie), successeur de L. Ron Hubbard, et meilleur ami de Tom Cruise. Il est marié à Shelly Miscavige, qui aurait arrangé l’alliance entre Tom Cruise et Katie Holmes.
En 1982, il organise la succession du père fondateur Hubbard, en créant d’abord le Centre des Technologies Religieuses (CTR), une entité corporative extérieure chargée de prendre en charge la fortune personnelle d’Hubbard. La même année, durant un cas d’homologation, Ronald DeWolf, le fils d’Hubbard, accuse David de détournement de fonds et d’avoir manipulé son père. Mais la demande est rejetée pour manque de preuves. Hubbard meurt en 1986, et David se présente alors comme le successeur légitime. Il va propulser la Scientologie à un rang mondial, en utilisant des méthodes douteuses. En 1991, un article du Time le décrivait déjà comme le « meneur » d’un « racket mondial énormément profitable qui survit en intimidant ses membres et ses critiques d’une manière mafieuse ».
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Secte ou religion ?
Certains pays considèrent la Scientologie comme une religion, une organisation commerciale, une association ou encore une technique de développement personnel. Aux Etats-Unis, depuis 1993, elle bénéficie du statut de religion, ayant réussi à obtenir l’exonération réservée aux mouvements religieux. L’Afrique du Sud, le Venezuela, le Japon, Taïwan et les Philippines ont également accepté son statut d’Eglise. En Europe, la Suède, l’Espagne, la Slovénie, la Croatie et la Hongrie la présentent comme une « communauté religieuse. » En Espagne, elle est une « entité religieuse » ; et au Portugal, une « association religieuse. » Au Royaume-Uni, elle a le statut d’association à but non-lucratif, et est ainsi exemptée de la TVA.
Mais certains pays sont beaucoup moins cléments. La Russie, depuis 1996, va même jusqu’à la targuer d’ « organisation religieuse destructrice ». En France, depuis un rapport parlementaire de 1995, elle est considérée comme une secte, comme en Italie, en Belgique et en Allemagne. Beaucoup y voient une escroquerie majeure, et sont engagés dans un bras de fer juridique avec elle depuis des années, l’accusant de pratiquer l’ « abus de faiblesse », « escroquerie en bande organisée », « exercice illégal de la médecine » ou encore « chantage. »
Les méthodes d’endoctrinement
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Le 16 mars, Sciences et Avenir publie « de nouveaux documents qui accablent la Scientologie. » On y voit le travail énorme de promotion qu’elle opère, auprès de personnes ciblées, souvent fragiles et vulnérables. D’abord réconfortant, boostant le moral de la victime, les scientologues cherchent vite à obtenir de l’argent de leurs membres.
Le premier processus des « auditions » a pour but de « clarifier » le nouvel arrivant, de débarrasser son esprit des « engrammes », mauvais souvenirs, « images mentales » douloureuses qui perturbent la vie de l’adepte sans qu’il en ait conscience. Le coût de la machine auditive s’élève à 11 000$, soit 8 370€ ! Une expertise judiciaire de 1994 avait déjà conclu qu’il s’agissait « d’un leurre destiné à donner un aspect scientifique à une opération qui n’a rien de tel. »
Une fois la victime enrôlée dans l’Eglise, les scientologues forment des « dossiers éthiques » sur chaque membre, traquant leur vie personnelle, et obtenant des informations confidentielles, jusqu’au montant exact de leur salaire, afin d’adapter leurs offres au profil du client. Ainsi, par exemple, une « cure de purification » de 20 jours, à 21 340 euros, est proposée à ceux qui en ont le plus besoin (ou qui en ont le plus les moyens), pour leur bien-être. Une cure un peu chère pour quelques boissons détox et un peu de sauna…
Le casse-tête judiciaire
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Malgré de nombreuses accusations, l’organisation est munie d’avocats de renom et arrive toujours à passer entre les mailles du filet. Le 25 mai 2009 s’est ouvert un procès important : « C’est la première fois que la Scientologie est renvoyée en correctionnelle en tant que personne morale pour escroquerie en bande organisée, » se réjouissait le magistrat et ex-député UMP, Georges Fenech, président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).
« Ce procès revêt une importance vitale, » reconnaissait Patrick Maisonneuve, avocat de la Scientologie. « En cas de condamnation de notre cliente, les scientologues ne pourront plus exercer en France. »
Au même moment, un procès du même type avait lieu en Belgique, avec les mêmes enjeux.
Le procès en France, initié en 1998, a seulement abouti cette année, soit 14 ans après ! Ainsi, le 2 février, la Cour d’appel de Paris a confirmé la condamnation prononcée en première instance, en 2009, des deux principales structures françaises de l’Eglise de scientologie, le Celebrity Centre et sa librairie SEL. Elles devront verser respectivement 400 000 euros et 200 000 euros pour « escroquerie en bande organisée ». Une victoire, certes, mais minime, puisqu’elle ne change pas le statut légal de l’organisation en France…