Site icon La Revue Internationale

Sept tables rondes pour une «feuille de route» des réformes

conference_sociale.jpgconference_sociale.jpg

[image:1,l]

Lundi 9 juillet au matin, au Palais d’Iéna, c’est le président de la République en personne qui introduira la conférence sociale à laquelle le gouvernement a convié les partenaires sociaux. Début juin, Jean-Marc Ayrault, qui clôturera pour sa part les échanges, avait reçu séparément puis ensemble les n°1 des cinq organisations syndicales représentatives – CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC – et des trois patronales – Medef, CGPME, UPA – afin de définir l’organisation de ces deux journées d’échange. L’objectif : après l’annonce du « coup de pouce » de 2% au SMIC, établir une « feuille de route » pour les réformes sociales du quinquennat.

Sept tables rondes sur deux demi-journées

Cette conférence sociale sera organisée autour de sept tables rondes qui auront lieu à huis clos des lieux différents, deux demi-journées – lundi après-midi et mardi matin. Elles porteront chacune sur un thème, et seront placées sous la houlette d’un ministre et d’une personnalité :

1 – « Développer l’emploi et en priorité l’emploi des jeunes » (Michel Sapin, ministre du Travail).

2 – « Développer les compétences et la formation tout au long de la vie », (Thierry Repentin, ministre délégué à la formation professionnelle).

3 – « Assurer des systèmes de rémunérations justes et efficaces », (Pierre Moscovici, ministre de l’Economie). 

4 – « Atteindre l’égalité professionnelle et améliorer la qualité de vie au travail » (Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes).

5 – « Réunir les conditions d’un redressement productif » (Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif).

6 – « Assurer l’avenir des retraites et de notre protection sociale » (Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales).

7 –  « Moderniser l’action publique avec ses agents » (Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique)

Vers des solutions concrètes ?

Outre les trois organisations patronales et les cinq syndicats représentatifs, les trois organisations non représentatives – la FSU, l’Unsa et Solidaires  – ainsi que les collectivités locales seront représentées. Ces tables rondes doivent servir à définir la méthode pour aboutir le plus rapidement possible à des solutions « concrètes », a expliqué Michel Sapin, le ministre du Travail lors de la présentation de la conférence.

« Aboutir le plus rapidement à des solutions concrètes » car il n’y aura pas de décisions prises les 9 et 10 juillet. Telle que l’a voulue le président de la République et le gouvernement, ce grand raout est davantage le lancement d’un processus de discussion, de dialogue, de concertation.

La « social-démocratisation » de la France selon le tandem exécutif

Retour sur les déclarations du Premier ministre et, notamment, sur les termes utilisés dans son discours de politique générale, mardi 3 juillet, devant l’Assemblée nationale. Lorsqu’il évoque la démocratie sociale, Jean-Marc Ayrault utilise l’image d’une « social-démocratisation » de la société. Pour lui, les corps intermédiaires, et d’abord les syndicats, doivent se voir reconnaître un rôle de premier plan. Dans un premier temps, il attend d’eux qu’ils apportent leur pierre au redressement de l’économie du pays, une phase qui risque d’être plus teintée par la rigueur que par la flamboyance. La démocratie sociale, toute aussi chère au nouveau président de la République, va ainsi connaître ses premiers travaux pratiques.

Plus encore qu’un changement, ce serait une rupture, une rupture dans un pays qui n’a pas la culture du consensus ou du pacte entre l’Etat et les partenaires sociaux, comme en Allemagne ou en Scandinavie, et où le syndicalisme est particulièrement faible. Et le syndicalisme français est le plus faible de tous les pays industrialisés alors que le taux de syndicalisation s’est considérablement réduit en 25 ans, passant d’environ 25% à moins de 8%. A cette faiblesse, qui pose la question de la légitimité, s’ajoute une division qui explique que les syndicats peinent à s’engager sur le long terme. Autant de difficultés qui devront être surmontées pour relancer la démocratie sociale en France

Quitter la version mobile