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« Madame je vous prie de me contacter dans le delai qui vous ai mentionné si vous ne désirez pas connaitre la honte de votre vie. Vous savez c’est très indigne de s’exhiber ainsi sur le net. [sic] »
Séduction par webcam
C’est par un courriel commençant par ces mots que Virginie (le prénom a été modifié) a vu son histoire d’amour se transformer en véritable calvaire.
En 2011, cette Provençale d’une quarantaine d’années, récemment divorcée, se prend au jeu de la séduction sur Internet. Rapidement elle se lie d’amitié avec un homme qui affirme s’appeler Jacque Crepond, 39 ans, exploitant forestier du Cantal.
Au fil des discussions, ce dernier propose à Virginie de faire l’acquisition d’une webcam afin de pouvoir la voir. « Je l’ai achetée, me suis filmée, puis il m’a demandé de me dévêtir. Je n’avais jamais fait ça auparavant mais là, je ne sais pas pourquoi, je l’ai fait, je me suis déshabillée et me suis filmée dans des positions de plus en plus obscènes, » confie-t-elle à l’époque à TF1.
Premières exigences
Au bout de quelques temps, Virginie et Jacque Crepond décident de se rencontrer. Mais au dernier moment, l’homme annule, prétextant un voyage urgent en Afrique. « Il m’a appelée avec un téléphone de là-bas, il m’a dit que c’était celui d’un guide, et il m’a dit que je lui manquais, » raconte Virginie.
Dès le lendemain, Jacque Crepond entre en communication avec Virginie. « Il m’a alors dit qu’il avait renversé une fillette, qu’elle était à l’hôpital, qu’il avait dû donner 2500 euros mais qu’il en devait encore 1 000 pour la soigner et qu’il fallait que je l’aide en lui faisant un virement par Western Union. »
Malgré l’action de la police, les vidéos sont diffusées
Virginie a immédiatement refusé la demande. C’est alors que la machine infernale s’est enclenchée, Virginie est victime de chantage. Jacque Crepond lui demande de l’argent, si Virginie ne s’exécute pas, il la menace de diffuser les vidéos enregistrées sur le net.
Virginie ne se laisse pas faire et porte plainte. Pourtant, malgré les menaces de la police, entrée en contact avec Jacque Crepond, l’escroc ne se laisse pas faire et certaines vidéos circulent sur Internet.
Les hommes sont accusés de pédophilie
Plusieurs dizaines de plaintes sont déposées chaque année en France. Si le cas de Virginie n’est pas isolé, ce type d’arnaques touche essentiellement les hommes, « qui se retrouvent accusés de pédophilie », confie le lieutenant-colonel Eric Freyssinet, chef de la division de lutte contre la cybercriminalité de la gendarmerie nationale à TF1.
« Le procédé est assez simple. Au départ, la victime croit discuter avec une femme, il se filme avec sa webcam en train de faire des gestes sexuels et puis, dans la foulée, il reçoit un message qui lui dit qu’il est en train de s’exhiber devant une mineure, ce qui ajoute un caractère supplémentaire, la pédophilie, » explique-t-il.
Des arnaques programmées depuis l’étranger
Des arnaques de plus en plus courantes qui viennent quasiment exclusivement de l’étranger, souvent de pays francophones. Parmi ces pays, la Côte d’Ivoire sort du lot. « Celui qui ferait cela en France serait sûr de se faire attraper, de la même façon que celui qui ferait cela en Côte d’Ivoire contre des Ivoiriens se ferait attraper. Donc ils font cela d’un pays à un autre pour compliquer les recherches, » ajoute le colonel.
Prudence donc sur les informations données par les internautes sur des sites de rencontre car pour le lieutenant-colonel Eric Freyssinet, « la plupart du temps, cela part d’un contact sur un site de rencontre. Sont principalement ciblés les hommes à la recherche d’une aventure avec une personne de type africain et les femmes qui sont seules et dans une certaine fragilité sentimentale. »