Mardi 10 juillet, François Hollande fait le voyage de Londres. Après un entretien avec le Premier ministre britannique David Cameron, il doit se rendre au château de Windsor pour un tête-à-tête avec la reine Elizabeth II. Une visite incontournable pour tout locataire de l’Elysée.
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Après l’Amitié franco-allemande, l’Entente cordiale franco-britannique… Deux jours après avoir été main dans la main avec Angela Merkel à Reims pour célébrer les 50 ans de la Réconciliation orchestrée par Konrad Adenauer et le général de Gaulle, François Hollande traverse la Manche pour soigner ses bonnes relations avec Londres. Après un entretien au 10 Downing Street avec le Premier ministre David Cameron, le président de la République doit prendre la direction du château de Windsor où l’attend sa Majesté la reine Elizabeth II.
Un aller-retour en début d’après-midi dans le cadre d’une visite-express, une prise de contact rapide : le Président vient se présenter à sa Majesté des Reines.
L’interlocutrice de neuf présidents de la République
Avec Elizabeth II qui célèbre cette année ses 60 ans de règne, c’est l’Histoire que François Hollande va rencontrer. Tous ses prédécesseurs, présidents de la République française depuis Vincent Auriol – c’était encore la IVème République -, l’ont eu pour interlocutrice.
Oui, c’est bien une interlocutrice que va rencontrer François Hollande. Si la Reine ne gouverne pas, elle règne et jouit désormais d’une expérience politique et diplomatique sans équivalent au monde – et François Hollande ne rencontrera pas d’autres responsables politiques en place pouvant se targuer d’avoir été les égaux de Charles de Gaulle ou de François Mitterrand. Et l’image qu’elle retirera de cette première rencontre pourrait, si elle était favorable, contribuer au réchauffement des relations entre l’Elysée et le 10 Downing Street.
De Gaulle et Mitterrand, les favoris
Sur les huit précédents Présidents de la République, sa Majesté conserve un avis clair et souvent tranché. D’autant plus que sa maitrise parfaite du français lui a toujours permis de mieux les comprendre.
Son favori est incontestablement le général de Gaulle et l’atmosphère aurait été particulièrement détendue en 1960 lors de la visite d’Etat du Président français. C’est l’ « Homme de Londres » qu’elle recevait alors, le souvenir était encore frais des années de guerre et Sir Winston Churchill, premier Premier ministre et mentor d’Elizabeth II, veillait encore.
A François Mitterrand, elle aurait été reconnaissante de son appui lors de la guerre des Malouines en 1982. Si elle ne partageait pas ses prises de position politiques, elle le trouvait particulièrement intéressant. Le premier président socialiste de la Vème République est aussi le dernier président français à avoir été l’aîné d’Elizabeth II.
François Hollande, privé de carrosse
Pour la promenade en carrosse, François Hollande devra attendre une nouvelle invitation et une visite d’Etat. Ces occasions sont toujours terriblement éclairantes quant aux aspirations profondes des plus hauts personnages de l’Etat français – et leur goût pour la pompe, qu’elle fut républicaine ou monarchique…
Le 14 mai 1996, Jacques Chirac approche de Buckingham Palace à bord du carrosse d’Elizabeth II. La Reine semble quelque peu étonnée par la familiarité avec laquelle le Président envoie des baisers à la foule – mais elle connait son « Jack ». [image:2,l]
Les 26 et 27 mars 2008, c’est au tour de Nicolas Sarkozy. Le voyage de Windsor est la première visite d’Etat de sa femme, Carla Bruni-Sarkozy. L’opération « coup de charme » fonctionne à plein et la presse britannique, aux anges, hésite, dans ses compliments, entre Audrey Hepburn ou Jackie Kennedy. Sur les photos, le président de la République ne cache pas sa joie…
Nul n’ignore qu’elle n’aime pas trop la chose royale mais nul ne doute, non plus, que Valérie Trierweiler aurait adoré une balade en landau en compagnie du prince consort Philip. Une autre fois… Les clichés n’auraient sans doute pas été les plus appropriés compte tenu de la relative discrétion que la « First girlfriend » semble s’être imposée – ou s’être vu imposée – depuis le « Trierweilergate », cette affaire de tweet malveillant en soutien à l’adversaire de Ségolène Royal aux législatives.
Mais, surtout, l’Elysée est formel, le président Hollande n’est pas en goguette. Au menu des entretiens : crise de l’euro et décisions du Conseil européen en faveur de la croissance et de la stabilité financière, crise en Syrie, situation au Sahel et négociations sur le programme nucléaire iranien. L’heure est trop grave pour la parade.