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Un vaccin contre l’addiction à la cigarette

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La nicotine, déclarée coupable de la dépendance au tabac

La nicotine est la substance qui rend les fumeurs dépendants de leurs cigarettes. En quelques secondes (10 précisément), elle quitte les poumons et s’infiltre dans le sang, pour enfin atteindre le cerveau. Là, elle imite l’action d’un neurotransmetteur naturel, l’acétylcholine, et se fixe sur un type particulier de ses récepteurs : les nicotiniques. La dépendance au tabac vient du fait que les récepteurs nicotiniques sont présents sur les neurones de l’aire tegmentale ventrale qui projettent leurs terminaisons dans le noyau accumbens, un ensemble de neurones situés à l’intérieur de la zone corticale prosencéphale. C’est cette région qui donne au cerveau une sensation de plaisir et provoque l’accoutumance.<!–jolstore–>

Comment empêcher la nicotine d’atteindre le cerveau ?

Les scientifiques se sont donc penchés sur les moyens d’empêcher la nicotine d’arriver jusqu’au cerveau. Mais la nicotine a une spécificité qui leur complique la tâche : sa taille. Le principe de la vaccination est d’injecter une souche inactive ou une partie d’agent pathogène pour déclencher les défenses immunitaires. Impossible dans le cas de la nicotine, trop petite pour être repérée efficacement par le système immunitaire.

Une nouvelle méthode, qui contourne le problème de la taille de la nicotine

Le professeur Ronald Crystal, chef du service de médecine génétique au Weill Cornell Medical College de New York, a donc trouvé un autre moyen pour le stimuler. Introduire la séquence ADN d’un anticorps contre la nicotine dans un virus rendu inoffensif (vecteur de thérapie génique) permet d’obliger le foie à sécréter des anticorps en permanence, du fait de l’insertion du génome dans celui des cellules hépatiques. Dans le sang, ils empêchent ainsi la nicotine d’accéder au cerveau, bloquée par les anticorps : liée à son immunoglobuline G (protéine anticorps), la nicotine forme des complexes immuns ensuite métabolisés et excrétés dans les urines.

Des souris libérées de l’emprise de la nicotine… à 85%

Des tests ont été effectués sur des souris : la concentration de nicotine présente dans le cerveau serait réduite à 15% de celle présente sans l’intervention du vaccin. Un pourcentage suffisamment faible pour permettre aux fumeurs d’arrêter sans trop de difficultés, selon les chercheurs. Une bonne nouvelle, étant donné que la cigarette est considérée comme la première cause de mortalité évitable au monde par l’OMS, avec plus de 5 millions de morts par an.

Protéger les enfants en les vaccinant ?

Et pour ceux qui n’ont jamais fumé ? La question se pose déjà. Le vaccin anti-tabac devrait-il devenir obligatoire ? Histoire que les futurs fumeurs ne deviennent pas, eux aussi, « accros » à ce produit toxique ? Patience avant de le tester sur les enfants, attendons déjà que ce vaccin passe le cap des souris. Des essais cliniques seront lancés dès que les protocoles auront été appliqués à des primates non-humains.

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