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Une athlète indienne accusée d’être un homme

10.07.2012 par La Rédaction
Une athlète indienne accusée d’être un homme

Accusée à la fois de viol, mais aussi « d’être un homme », l’athlète indienne Pinki Pramanik est au coeur d’un scandale qui interroge le Comité International Olympique et la communauté scientifique.

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Le cas étrange de Pinki Pramanik

Pinki Pramanik, médaillée des Jeux Asiatiques en 2006 a été accusée de viol par sa compagne, qui affirme par ailleurs que l’athlète serait un homme. Elle a traversé depuis un véritable enfer, confrontée à un système juridique insensible et à un public accusateur.

Pinki Pramanik est considérée comme une athlète accomplie. Elle a remporté la médaille d’or du relais 4x400m aux Jeux Asiatiques de 2006, avant de se retirer de la compétition une année plus tard. Elle a été arrêtée jeudi 14 juin, et a rapidement nié les accusations formulées par sa compagne : « J’ai subi de nombreux tests au cours de ma carrière d’athlète. Pourquoi devrais-je me soumettre à d’autres tests ridicules ? »

« J’ai été piégée », a-t-elle déclaré au Calcutta Telegraph. Elle affirme avoir été victime de chantage de la part de son amie : « Elle m’avait demandé 300 000 roupies (environ 4260 euros) mais j’ai refusé de lui donner l’argent ».

« Elle a été arrêtée et emmenée dans un hôpital public mais elle a refusé de se plier à un test médical », a déclaré Prabir Roy, l’officier de permanence du commissariat de Calcutta.

Des tests troublants

L’athlète indienne a été forcée de subir une batterie de tests afin de déterminer son sexe. Une décision prise un peu tard, étant donné que sa carrière sportive est finie depuis longtemps. Pire encore, le secret médical a été violé a de nombreuses reprises, alimenté par des conférences de presse présentant chaque résultat de tests. Le comble de l’histoire a été atteint lorsqu’un internaute a diffusé une vidéo (qui s’est très vite propagée) de son examen physique sur Internet.

Heureusement, l’incident a suscité un débat sur les questions de la vie privée et du genre sexuel. Les militants des droits de l’homme ont par exemple protesté contre le traitement de l’athlète et ont demandé qu’elle soit transférée dans une cellule pour femme, jusqu’à ce que les résultats de ses tests puissent être vérifiés, rapporte CNN, même s’il semblerait en effet que ses taux hormonaux soient proches de ceux d’un homme.

Le grand public a réagi à cette histoire comme si Pinki Pramanik, avait triché toute sa vie, en se faisant passer pour une femme. Ce qui lui permettait de gagner des compétitions où elle avait naturellement un avantage physique.

Une notion des genres très complexe

La question du genre est en fait bien plus complexe. Et les discussions à venir avec le Comité Olympique International soulignent que le cas de Pinki Pramanik est loin d’être unique, et que d’autres athlètes ont déjà fait face à ce problème.

Alice Dregger est professeure de Sciences Humaines et de Bioéthique à l’école de médecine de Feinberg de Chicago. Elle explique un phénomène parfois déroutant :

« Du côté du Comité Olympique International, on pense que la limite qui sépare les hommes et les femmes est purement de nature biologique. C’est donc naturellement que le Comité a décidé que pour les Jeux Olympiques de Londres, la loi sur le genre sexuel soit basée sur « les androgènes fonctionnels » (ou la testostérone fonctionnelle). Cela veut dire qu’une athlète élevée comme une fille, et qui s’identifie à une femme sera autorisée à concourir comme une femme… tant que le CIO ne découvre pas que son taux d’androgène est trop élevé. La testostérone, qui est un type d’androgène, est produite chez les hommes et les femmes, mais le développement masculin fait que la production est beaucoup plus élevée chez les hommes. »

Un avantage laissé aux hommes ?

Mais c’est une définition un peu douteuse, pour plusieurs raisons. Le Pr. Dregger démontre d’ailleurs le flou qui règne autour de la question : « D’une part, la politique du Comité International Olympique (CIO) ne spécifie pas quel est le taux admissible de testostérone pour les athlètes féminines. En outre, il est impossible pour une femme de se faire tester en privé, avant les Jeux, pour savoir si elle pouvait participer à l’évènement. »

Il n’est donc pas question ici de femmes risquant l’humiliation pour gagner une compétition. De plus, la condition génétique qui rend les femmes inéligibles à la compétition (car trop masculines) est autorisée pour les sportifs hommes suralimentés : « Les femmes qui partagent les mêmes conditions que des hommes « hyperandrogénisés » sont disqualifiées ! Ce qui est considéré comme une maladie de femme par le CIO, est donc un avantage « naturel » pour les hommes. Ce n’est pas une manière de traiter les femmes, à moins que l’on veuille les tirer vers le bas »

De pas mêler vie publique et privée

Alice Dregger conclue que séparer le sexe des participants pour les compétitions athlétiques est nécessaire, pour des raisons évidentes. Mais selon elle, on ne peut pas justifier de faire endurer une telle épreuve à des athlètes comme Pinki Pramanik (et d’autres avant elle). Ce que les sportifs ont dans leurs shorts, ou ce qui coule dans leurs veines doit bien sûr influer sur les mesures de record du monde ou la distribution de médaille. Mais pour les autres aspects, notamment la vie privée, il doit en être autrement.

La Rédaction


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