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Une mystérieuse maladie tue 64 enfants cambodgiens

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64 enfants décédés d’une maladie inconnue

Une maladie mystérieuse a causé la mort de dizaines d’enfants cambodgiens, et les experts locaux et internationaux sont incapables de détecter ce qui provoque cette maladie aux symptômes respiratoires et neurologiques.

64 des 66 enfants emmenés à l’hôpital depuis avril dernier ont succombé à cette maladie inconnue, qui, selon un rapport de l’OMS, provoque une très forte fièvre, des symptômes neurologiques et une rapide détérioration des fonctions respiratoires. Une défaillance au niveau des poumons tue les malades extrêmement rapidement, en l’espace de seulement 24 heures.

Les maladies courantes écartées

Les enfants de moins de sept ans sont pour l’instant les seuls à avoir été touchés par cette maladie, et les responsables de l’OMS s’affairent à trouver la cause de ces décès à répétition, dans l’espoir que d’autres enfants de cette région du Sud-Est asiatique puissent y survivre. La grippe aviaire, qui a déjà fait des victimes au Cambodge, a été écartée de tout soupçon, tandis que des maladies tropicales comme la dengue ou le Chikungunya ne seraient « probablement pas » non plus la cause de cette hécatombe, selon le Dr Nima Asgari, de l’OMS.

14 provinces cambodgiennes touchées

Un responsable de la hotline cambodgienne au Communicable Disease Control Department a déclaré au Phnom Penh Post que des cas d’enfants touchés par la mystérieuse maladie avaient été enregistrés dans 14 provinces cambodgiennes différentes.

Dans un rapport publié par CTV, les responsables de l’OMS ont souligné qu’il était trop tôt pour déclarer l’apparition d’une nouvelle maladie. Le Dr Neil Rau explique qu’il faut tout d’abord comprendre en quoi les infections cérébrales sont liées aux symptômes pulmonaires. Au niveau respiratoire, les infections sont bien plus transmissibles, d’où un risque certain à l’échelle mondiale.

Un problème environnemental ?

Sur une note plus positive, l’OMS explique que la maladie mystérieuse ne s’attacherait pas à un endroit spécifique, laissant penser qu’il ne s’agirait pas d’une nouvelle épidémie, mais plutôt d’un problème environnemental.

L’hôpital pour enfants Kantha Bopha, dirigé par le Suisse Dr Beat Richner, est le premier à devoir traiter les cas touchés par la maladie mystérieuse. Un article du 4 juillet dernier du Phnom Penh Post cite sa déclaration au ministre de la Santé cambodgien Mam Bun Heng : « Une telle maladie n’a pas été vue au Cambodge ces 20 dernières années ».  Beat Richner s’occupe en effet des hôpitaux de la région depuis 1992, et n’a jamais vu de tels symptômes.

Les cliniques privées responsables ?

« Tous ces enfants, atteints d’encéphalite, avaient consulté dans des cliniques privées avant de venir nous voir. Un mauvais traitement ainsi qu’un empoisonnement médicamenteux pourraient être à l’origine de la détérioration des poumons menant à des pneumonies que nous ne pouvons traiter. »

En plus des inquiétudes dues à cette crise sanitaire, l’hôpital Kantha Bopha, à court d’argent, devra peut-être fermer ses portes sous peu. L’hôpital a des antennes dans cinq villes différentes du Cambodge, soignant gratuitement des milliers de jeunes enfants chaque année, et dépendant essentiellement de dons venant de l’étranger.

Une mortalité enfantine déjà élevée

La sécurité sociale est inexistante au Cambodge, où la mortalité enfantine est un réel problème, avec approximativement 50 décès sur 1000 enfants de moins de 5 ans en 2010, là où seuls sept sont comptés aux Etats-Unis. Un été particulièrement meurtrier au Cambodge cette année, avec un pic de dengue et de Chikungunya enregistré récemment.

Depuis le début de l’année, et en l’espace de 23 semaines, 8 843 cas de dengue ont été observés, menant à la mort de 38 personnes. Une amélioration tout de même en comparaison avec l’épidémie de dengue de 2007, où 39 861 cas avaient été comptés. Les victimes du Chikungunya sont plus difficiles à évaluer, tant les similitudes avec la dengue sont nombreuses, sauf la mortalité, qui elle est bien plus faible.

GlobalPost / Adaptation Amélie Garcia – JOL Press

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