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Zone euro: 4,5 millions de chômeurs prévus en plus

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Le chômage va toucher tous les pays de la zone euro

4,5 millions de chômeurs de plus en quatre ans dans la zone euro, c’est ce que prévoit l’Organisation Internationale du Travail (OIT) dans un rapport publié mercredi 11 juillet, intitulé «La crise de l’emploi dans la zone euro: tendances et réponses politiques». Le groupe de l’ONU rappelle ainsi l’urgence de nouvelles mesures favorisant l’emploi et la croissance.

Selon Juan Somavia, directeur général de l’OIT, tous les pays de la zone euro, sans exception, seront touchés, « à la fois ceux déjà en difficulté et ceux qui se portent le mieux, » si l’emploi ne devient pas une priorité commune, rapporte Le Figaro.

La priorité doit être de favoriser l’emploi et la confiance des investisseurs 

«On prend de plus en plus conscience qu’une approche fondée uniquement sur l’austérité budgétaire aura une incidence sur l’emploi sans pour autant réduire de manière significative les déficits budgétaires», souligne l’étude. Ainsi, l’OIT soutient la mise en place de politiques d’investissement et de relance pour, en premier lieu, sauver le système bancaire et financier. Selon le rapport, il est urgent que les Etats « règlent rapidement la question de la solvabilité de nombreuses banques, » relate Le Figaro.

Risque de mécontentements chez les jeunes

Les premières victimes du chômage seront les jeunes de moins de 25 ans. Les chiffres ne trompent pas : 22,6% des moins de 25 ans, soit 3,4 millions de jeunes, sont au chômage, alors que le taux de chômage moyen en Europe, déjà élevé, est de 11%.

L’organisation incite à « veiller à ce que les jeunes ne restent pas prisonniers d’emplois précaires, » en préconisant de suivre le modèle des pays scandinaves, de l’Autriche, de la Belgique ou encore des Pays-Bas, qui ont mené des politiques efficaces de soutien à l’emploi des jeunes.

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En effet, les jeunes sont déjà en première ligne des manifestations et émeutes que l’on a vu se développer en Espagne ou en Grèce, pays les plus touchés par le chômage des jeunes, avec un taux pour ces derniers s’élevant à plus de 50%. Si la situation ne s’améliore pas, et s’étend à tous les pays de la zone, comme le prédit Juan Somavia, le risque d’insurrection et le sentiment d’aliénation vis-à-vis des institutions européennes, du système financier et des dirigeants politiques nationaux seraient susceptibles de croître, note l’OIT.

Les dirigeants européens doivent tourner le dos à l’austérité 

C’est pourquoi il est essentiel pour les dirigeants européens de regagner la confiance de leurs concitoyens, en changeant drastiquement de politiques, rapporte le London Evening Standard. L’OIT préconise donc l’abandon des mesures d’austérité, qui ne font qu’accroître le décalage entre les populations et leurs élus politiques.

«Ce n’est pas facile de se mettre d’accord sur une stratégie concertée comme celle-là, compte tenu des diverses positions des pays. Cependant, si l’on ne procède pas rapidement à un changement de cap politique pour regagner la confiance et le soutien des entreprises et des travailleurs, nous aurons du mal à mener les réformes nécessaires pour remettre la zone euro sur la voie de la stabilité et de la croissance», conclut Raymond Torres, directeur de l’Institut international d’études sociales de l’OIT et principal auteur du rapport.

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