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Ann Romney, l’anti Michelle Obama

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Une histoire d’amour précoce

Ann Romney est née Davies, le 16 avril 1949, dans le Michigan, dans une famille rigoureusement anti-religieuse. Elle fait la connaissance de Mitt Romney dès l’école primaire, avant de se perdre de vue. En 1965, ils se revoient à nouveau, et commenceront à sortir ensemble. Mais le futur candidat républicain part effectuer une mission pour son Eglise à l’étranger, en France. Le couple s’accorde pour se marier dès son retour. Pendant ce temps, sa famille fait tout pour intégrer la jeune fille, ce qui la touche au point de décider de se convertir au mormonisme.

Elle part d’elle-même étudier dans l’Utah, dans une université mormone, où elle commence à sortir avec un autre, envoyant même une lettre de rupture à Mitt Romney. Lui, en retour, la supplie d’attendre son retour. En 1968, il revient de France. Immédiatement, il parvient à reconquérir Ann Davies. Ils décident de se marier le plus tôt possible.

La date est fixée au 21 mars 1969. Gerald Ford, alors futur Président, est présent à leur mariage, tandis que Richard Nixon leur envoie ses félicitations. Mitt Romney, à la demande de sa femme, part la rejoindre dans l’Utah, à l’Université Brigham Young, université mormone au code moral très strict, pour poursuivre ses études. Leur premier enfant naît à ce moment-là, en 1970.

Épreuves politiques et médicales

Après avoir fini ses études dans l’Utah, le couple déménage dans le Massachusetts, à Belmont. Ann Romney s’implique alors dans la vie politique locale. En 1994, Mitt Romney se présente à l’élection sénatoriale, qu’il perd. Considérée comme trop « soumise » et sans personnalité, elle est brocardée dans la presse, en particulier lorsqu’elle déclare que ses années d’études ont été financièrement difficiles, alors que son beau-père, George Romney, était richissime. Nombre d’analystes déclarent alors qu’elle pénalise la campagne de son mari. Cette expérience a été pour elle douloureuse, mais formatrice.

A la fin des années 1990, on lui diagnostique une sclérose en plaques. Une nouvelle épreuve pour Ann Romney, qui dira plus tard dans une interview que sa crise de 1998 l’avait réduite au désespoir. Mais l’efficacité des traitements dont elle bénéficie lui permet de ne pas être encore trop diminuée. Sa passion pour l’équitation n’a pas encore été trop affectée par sa maladie : en 2004, elle se qualifie pour les Jeux panaméricains, en dressage.

Ann Romney est également impliquée dans des œuvres caritatives : ce qui est presque indispensable pour une Première dame digne de ce nom. Un jour, elle aurait croisé avec ses cinq enfants un fourgon emmenant des jeunes gens en détention : une révélation qui la conduira à s’investir auprès des enfants. Elle s’est notamment illustrée lors des Jeux Olympiques d’Hiver en 2002, où elle a co-présidé l’Olympic Aid, une association dont le but est de faire découvrir l’athlétisme aux enfants issus de zones de guerre.

Une femme discrète qui dérange : l’anti Michelle Obama

Lorsque son mari devient gouverneur du Massachussetts en 2002, elle est une Première dame relativement discrète. Certains diront « invisible ». Elle se fait néanmoins remarquer par ses actions et sa ferveur à lutter contre les grossesses adolescentes, en faisant la promotion de l’abstinence. Son état de santé détermine néanmoins énormément la carrière de son mari. Celui-ci a notamment déclaré en 2005 que si sa sclérose en plaques venait encore à se manifester par une crise plus grave, « il ne s’impliquerait plus en politique. »

Ann Romney n’aime pas la politique. Pourtant, en 2008 comme en 2012, elle a toujours encouragé son mari. Discrète, elle tente toutefois au cours de ses rares sorties médiatiques de mettre en avant les qualités de son mari, sa détermination, son courage. Sa sclérose en plaques sert d’ailleurs forcément d’argument politique, dans un pays où la vie personnelle des candidats est au moins aussi importante que leur programme.

Elle a été de nombreuses fois attaquée par des commentateurs démocrates, en particulier féministes. Une personnalité démocrate, Hillary Rosen, lui a même reproché en avril 2012 d’être mère au foyer et de ne jamais avoir travaillé de sa vie. Une attaque inélégante, qui a immédiatement fait réagir Ann Romney : « J’ai fait le choix de rester à la maison pour élever mes cinq enfants. Il y avait du travail, croyez-moi. » Poussant ainsi son adversaire à lui présenter des excuses publiques. Qu’on se le dise, Ann Romney n’est peut-être pas l’idéal de la femme « moderne » et « indépendante », mais elle ne se laissera pas faire pour autant.  

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