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Budget 2013, pouvoir d’achat, chômage: triple défi pour l’exécutif

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En réponse aux critiques, de droite comme de gauche, qui dénonçaient une relative inaction du gouvernement au cours des 100 jours qui ont suivi l’élection de François Hollande, la majorité a répondu que l’essentiel se jouerait à la rentrée. La rentrée, c’est maintenant…

Un défi dépasse par son ampleur tous les autres, un défi dont tout dépend, ou presque,  de sa réussite ou son échec… le sauvetage de la monnaie unique. Mais, ce n’est pas la seule embûche et, sur le front intérieur, la tâche est, elle aussi, considérable… bouclage d’un budget 2013 dans le respect de contraintes inédites, lutte contre le chômage, défense du pouvoir d’achat : les trois dossiers prioritaires du nouvel exécutif sur le front économique national.

Budget 2013, la loi de finances de tous les dangers

Le gouvernement est face à un double défi, compliqué par la panne de l’économie : réaliser la réforme fiscale promise par le candidat François Hollande et trouver plus de 30 milliards d’euros pour réduire les déficits.

Comme le veut la procédure budgétaire, les ministres ont reçu au début de l’été leurs « lettres de cadrage » définissant les contraintes auxquelles se trouve soumis chaque ministère. Les propositions peaufinées au cours des vacances, ils vont désormais pouvoir rendre leurs copies à Matignon où Jean-Marc Ayrault – en contact étroit avec François Hollande et les services de l’Elysée – va pouvoir se livrer aux arbitrages. Un mois ne sera sans doute pas de trop pour mettre tout le monde d’accord – ou presque -, et c’est le temps qui sépare la rentrée de la présentation du budget le 26 septembre – une semaine avant son dépôt à l’Assemblée nationale le mardi 1er octobre.

Selon la Cour des Comptes, pour ramener le déficit à 3% du PIB en 2013 – comme promis – au lieu des 4,5% de 2012, le gouvernement doit réaliser 33 milliards d’euros d’économies – avec un taux de croissance de 1%, contre les 1,2% anticipés par l’exécutif.

Côté économies, l’objectif fixé à l’ensemble des ministères porterait sur 10 milliards d’économies. Mais, il convient d’y ajouter le coût des promesses présidentielles, comme les 100 000 contrats d’avenir, prévus à l’automne, ou les contrats de génération.

Côté recettes, la priorité serait d’imposer davantage les ménages les plus aisés ainsi que les grosses entreprises. Ce « big bang » de l’impôt sur le revenu promis durant la campagne viserait à introduire une nouvelle tranche à 45% pour les ménages ayant des revenus supérieurs à 150 000 euros par part, à plafonner à 10 000 euros les avantages tirés des niches fiscales, à taxer les revenus du capital, à moduler les taux de l’impôt sur les sociétés en fonction de la taille de l’entreprise… tout en respectant la « règle d’or » qu’une loi organique devrait introduire dans la loi française, à l’occasion de la ratification du pacte de stabilité budgétaire.

La menace de nouveaux plans sociaux et d’une hausse du chômage

Avec la rentrée, revient la saison des plans sociaux. Des perspectives sombres et une liste longue : Doux, Air France, Alcatel, Bouygues Télécom, Sanofi, PSA, SFR… Pour ces entreprises du CAC40, combien d’autres, PME ou PMI, menacées à leur tour ? C’est ce que devra tenter d’éviter le gouvernement.

Avant la pause estivale, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif a nommé 22 commissaires au redressement productif, un par région, chargés de répondre, au plus près, aux situations locales.

La loi contre les licenciements boursiers n’est pas encore programmée et il est peu probable qu’elle intervienne à l’automne. En revanche, les 100 000 contrats d’avenir devraient être présentés en Conseil des Ministres à la mi-septembre – pour une mise en œuvre à l’automne.

Sur la forme, le gouvernement devra s’efforcer de faire vivre cette nouvelle approche de la démocratie sociale définie lors de la conférence sociale de juillet – et démontrer aux partenaires sociaux qu’il ne s’est pas contenté de les payer de beaux mots

Les risques d’un recul du pouvoir d’achat

A partir du 21 août, débutera le versement de l’ARS – l’Allocation de rentrée scolaire – revalorisée de 25% pour cette rentrée 2012. Elle concerne les parents des enfants âgés de 6 à 18 ans et fluctue, selon l’âge, 356 à 388 euros.

Vendredi 24 août, Pierre Moscovici, le ministre de l’Economie et des Finances, doit recevoir les conclusions d’un rapport d’experts sur la hausse des prix des carburants. Le 28 août, il rencontrera les acteurs de la filière. Les solutions envisageables sont connues : gel des prix, chèques carburants, instauration d’une TIPP flottante.

Par ailleurs, l’entrée en vigueur de la fin de la défiscalisation des heures supplémentaires réduira le revenu d’un certain nombre de salariés. Pour l’instant, les mesures de compensation ne sont pas encore connues. Il n’est, notamment, pas question d’une mesure souvent envisagée : l’allégement des charges salariales pour les salaires compris entre 1 et 1,6 fois le SMIC.

Parmi, les sujets prioritaires du gouvernement, l’encadrement des dépassements d’honoraires.

La rentrée, c’est maintenant et le changement, c’est maintenant aussi…  ou, sans doute, jamais !

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