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En attendant un vice-président pour Mitt Romney…

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Une importance illusoire

Rarement il a été écrit autant à propos de si peu. La presse a tellement parler des candidats possibles au poste de vice président aux côtés de Mitt Romney que cela pourrait presque avoir relégué au second plan le choix qui sera fait. Qu’il s’agisse du sénateur de l’Ohio Rob Portman, du gouverneur de la Louisianne Bobby Jindal ou du représentant du Wisconsin Paul Ryan.

Des spéculations qui permettent d’oublier le réel débat

En somme, ces spéculations relèvent plus de la distraction que du réel débat. Elles permettent de faire passer en second plan la bagarre de cour d’école qui entoure le scandale des taxes de Mitt Romney – Mitt  Romney a été accusé par Harry Reid, le leader de la majorité démocrate au Sénat, de ne pas avoir payé d’impots pendant 10 ans – pour cause, des officiels du parti traitant, à la télévision, le leader de la majorité au Sénat de « sale menteur », ce n’est pas très vendeur.

Reince Priebus ne veut pas apaiser les choses

Pas très vendeur et pourtant, le président du parti républicain Reince Priebus, à l’origine du « sale menteur » qui a tant fait couler d’encre, n’a pas essayé d’apaiser les choses. Au contraire, il a persisté dans la même voie à l’antenne de Fox News, en déclarant : « C’est la simple vérité. Comment appelleriez vous autrement quelqu’un qui entre dans l’enceinte du sénat et affirme que quelqu’un n’a pas payé d’impôts pendant dix ans, ce qui est un mensonge, et utilise ses fonctions officielles pour cela ».

Une affaire qui embarasse les deux bords

Par ailleurs, l’affaire embarrasse aussi le clan démocrate car accuser son adversaire politique, sans la moindre preuve, n’est pas vraiment dans les règles. Car, de l’aveu de Harry Reid, lui même : « Maintenant, est-ce que je sais si c’est vrai ? Et bien non ». Son accusation a valu au représentant démocrate « quatre Pinocchios » au « Fact Checker » – équivalent du « Véritomètre » du site français Owni. Biensûr, Romney pourrait mettre fin à la polémique en publiant ses feuilles d’impôts. Chose que les démocrates exigent, que les Républicains conseillent, et que le public… semble – à mes yeux – vouloir juste qu’on les laisse regarder tranquillement la fin des Jeux de Londres.

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Mitt Romney veut donner du piment à sa campagne

Pour Romney, laisser le suspens monter concernant le choix de son vice-président est un excellent moyen de donner un peu de piment à sa campagne jugée au combien ennuyante par nombre de citoyens. Malgré un budget très avantageux, le candidat républicain n’arrive pas à générer de véritable mouvement. Cependant, un bon choix de vice-président pourrait donner un nouvel élan à la campagne de Mitt Romney. Par exemple choisir Michele Bachmann aurait été un bon moyen de donner un peu de peps à sa stratégie de communication, mais au vu de ses récents commentaires sur la sécurité sociale, le mariage gay et d’autres sujets chauds il est très probable que le républicain doive chercher son piment  ailleurs.

L’égo de Mitt Romney : un facteur déterminant

Nous pouvons aller plus loin dans notre analyse. Si l’on en croit les biographes de Mitt Romney, Michael Kransh et Scott Helman, auteurs de l’ouvrage « Le Véritable Mitt Romney », l’égo du candidat orientera probablement son choix vers quelqu’un qui ne comportera pas le risque de l’éclipser. En se basant sur ce postulat, on peut déjà éliminer un certain nombre de favoris. Le sénateur de la Floride Marco Rubio est trop séduisant, le gouverneur du New Jersey Chris Christie trop électrisant et le représentant du Wisconsin Paul Ryan bien trop intelligent.

Condoleezza Rice n’est pas une option

Condoleezza Rice, elle, semble n’avoir jamais été envisagée. Pour cause, être l’ancienne secrétaire d’état de George Bush – l’un des présidents américains les plus détestés – n’est pas vraiment ce que l’on pourrait appeler un plus dans la course à la Maison Blanche.

Le chef de la CIA comme vice-président ?

Le nom du chef de la CIA David Petraeus avait été suggérée par Matt Drudge, journaliste et créateur de l’agrégateur d’informations Drudge Report, mais le concerné avait rapidement balayer cette idée. Et même si il est de connaissance commune que le directeur de la CIA a des ambitions politiques – encore une chose qu’il a démenti avec véhémence – le fait que la source de Matt Drudge soit un membre de l’équipe de campagne d’Obama décrédibilise l’information.

Limiter les prises de risques à tout prix

Le candidat à la présidentielle républicain est prudent, limite ses prises de risques et – comme mentionné plus haut – dispose d’un égo quelque peu handicapant. En conséquence de quoi, il cherchera probablement quelqu’un qui pourra lui procurer quelque chose dont il a vraiment besoin, la Floride par exemple. La plupart des experts estiment que l’Ohio est un état que Romney se doit de gagner et la croyance populaire veut que le Sénateur Rob Portman pourrait être un atout important dans ce challenge. Toutefois, même si il apparaît comme une bonne option, dans une course aussi serrée que celle-ci, il est peu probable que le choix du vice-président suffise à faire basculer la balance d’un côté ou de l’autre.

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Kelly Ayotte, choix idéal pour Mitt Romney

Un autre nom est en bonne position et pourtant peu cité. Celui de la sénatrice du New Hampshire Kelly Ayotte. Jeune, une personnalité fade qui ne nuira pas à Mitt Romney et originaire d’un état où la victoire sera importante, elle aurait tout ce qu’il faut.

Un choix inatendu ?

Alors bien entendu, Mitt Romney pourrait surprendre en faisant un choix osé : misé sur la diversité ethnique avec l’indo-américain Bobby Jindal, renforcer son poids sur le plan économique avec Paul Ryan voir même essayer de s’attirer les faveurs de la communauté hispanique – dont le rôle sera décisif – en choisissant Marco Rubio.

La vice-présidence a-t-elle une réelle importance ?

Bref. Au final, ce choix a-t-il une réelle importance ? Les deux candidats sont enlisés dans la course depuis des mois à cause de collaborateurs dont les sorties telles que celles de Reince Prebius ou Harry Reid dégoutent et désorientent les électeurs américains. Un mauvais vice-président peut faire perdre une campagne à un candidat – il suffit de demander à John McCain – mais il est peu probable qu’un bon suffise pour une victoire. Une fois le nom dévoilé, l’excitation retombera et les choses retourneront au cours long et ennuyeux qu’elles connaissaient jusqu’ici. Une chose est sûre, pour beaucoup d’américains cette campagne est bien trop longue.

GlobalPost / Adaptation JOL Press

 

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