Dans le secret et depuis deux mois, plusieurs membres de Médecins Sans Frontières (MSF) opèrent en Syrie. Ils ont ouvert un hôpital de campagne, au cœur du conflit, dans une zone du nord du pays, contrôlée par les rebelles. De retour en France après plusieurs semaines de missions, ils témoignent de leur expérience de la guerre civile. Reportage en images.
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Spécialiste en chirurgie générale, Anna Nowak a réalisé plus d’une vingtaine de missions pour MSF. Elle vient de rentrer de Syrie où elle a participé au lancement du projet.
Six jours après le lancement des travaux dans l’hôpital improvisé de MSF, les premiers patients sont arrivés.
« Au bout de quelques jours, nous avons accueilli jusqu’à six blessés en même temps, un chiffre relativement modeste mais pourtant élevé au regard de nos ressources et de nos capacités de prise en charge. Puis les blessés sont arrivés de partout. Il nous a fallu développer rapidement les possibilités d’hospitalisation, quitte à rajouter des lits sur la terrasse de la maison, » confie Anna Nowak lors d’un entretien.
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De retour de Syrie, Anna Nowak raconte son quotidien en tant que chirurgienne au cœur du conflit. « Les blessés n’arrivent pas seulement de jour, pendant les combats et au moment où les trajets par la route sont risqués et restreints, mais aussi à l’aube. »
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Les médecins sont confrontés à de nombreux types de blessures. « Il s’agit principalement de plaies par balle, par tir de mortier ou par éclat d’obus. Les membres, l’abdomen et le thorax sont les parties du corps les plus touchées. Si la majorité des patients sont des hommes, nous recevons aussi des femmes et des enfants, parfois trop tardivement. Actuellement, les zones de bombardement et de combats les plus proches se situent à une dizaine de kilomètres de l’endroit où nous sommes, » explique Anna Nowak.
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