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«Global Trends 2030»: la dispersion de la puissance

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La dispersion de la puissance entre les Etats et le transfert du pouvoir étatique vers des réseaux informels s’accentuera d’ici à 2030.

L’impact historique en sera considérable. Cela remettra en cause la prédominance de l’Occident – telle qu’elle perdure depuis 1750 – et restaura l’influence de l’Asie sur l’économie globale et la politique mondiale.

Le déclin de l’ « Empire occidental »

PIB, poids démographique, dépenses militaires, investissements technologiques : d’ici à 2030, l’Asie aura dépassé les Etats-Unis et l’Europe en terme de pouvoir global. A elle seule, la Chine aura probablement la plus puissante économie, ayant dépassé les Etats-Unis quelques années avant 2030.

Dans le même temps, les économies de l’Europe, du Japon et de la Russie poursuivront leurs relatifs déclins. Les économies de pays comme la Colombie, l’Egypte, l’Indonésie, l’Iran, le Nigéria, l’Afrique du Sud – aujourd’hui dans la moyenne – vont continuer à progresser. Individuellement, ces pays demeureront de second ordre du fait de la croissance exceptionnelle de la Chine et de l’Inde. Selon les modèles, un groupe de 16 pays non membres de l’OCDE pourrait surpasser en poids économiques les 27 membres actuels de l’Union européenne.

Les rééquilibrages régionaux

Le transfert de puissance de l’Occident vers les émergents non-occidentaux sera particulièrement prononcé. Cela se manifestera notamment par les changements qui interviendront aux niveaux régionaux, dans les équilibres de pouvoir. Ainsi, en Asie, le PIB de la Chine devrait en 2030 est 140% plus élevé que celui du Japon et, si la Chine continuera à devancer l’Inde, l’écart se réduira entre les deux nouveaux « très grands ». En 2030, l’Inde sera la puissance en devenir qu’est aujourd’hui la Chine. D’ici là, les taux de croissance – 8 à 10% par an – que connait la Chine ne seront très certainement que de lointains souvenirs. La population active chinoise atteindra son point culminant en 2015 – 990 millions – et sera contractée – à 966 millions – en 2030. A l’inverse, la population active indienne n’atteindra son climax que vers 2040 ou 2050. Important aussi, par ses conséquences géopolitiques, le rapport de forces entre l’Inde et le Pakistan passera de 8 à 1 à 16 à 1. Un avantage considérable pour les Indiens.

En Afrique, l’Egypte et le Nigéria pourrait dépasser l’Afrique du Sud.

En Asie du Sud-est, le Vietnam pourrait devenir la puissance régionale dominante, dans le rôle que tient actuellement la Thaïlande, grâce à un taux de croissance soutenu.

En Amérique du Sud, les 15 prochaines années devraient confirmer l’ascendant pris par le Brésil, « colosse du Sud », toujours plus fort face au Mexique ou à la Colombie.

En Europe, l’Allemagne restera à la tête des 26 autres membres de l’Union européenne. La Russie devrait devoir faire face à une chute de sa population qui affectera ses performances économiques et son influence politique.

Par ailleurs, des pays aux performances médiocres – Ethiopie, Iraq, Nigeria, Liberia, Sierra Leone – devrait améliorer nettement leurs performances et se doter de modèle de gouvernance stables. D’autres – Afghanistan, République démocratique du Congo et Somalie – continueront  à connaitre de sérieuses difficultés et une forte instabilité.

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