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«Global Trends 2030»: vers une libération de l’individu… (2/3)

 

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Le XIXème siècle a vu l’achèvement de la libération des nations, le XXème siècle celui des classes sociales, le XXIème sera marqué par la libération de l’individu.

L’inéluctable croissance de la classe moyenne

La proportion de la population appartenant à la classe moyenne devrait croître dans la plupart des pays développés. Même les modèles de prévision les plus frileux voient les effectifs de la classe moyenne, à l’échelon mondial, passer de un à deux milliards d’ici 2030.

L’émergence de vastes classes moyennes dans les pays émergents

Les progressions les plus fortes seront observées en Asie – l’Inde devançant la Chine. D’après la Banque asiatique de développement, si la Chine «  parvient à atteindre son nouvel objectif d’une augmentation du revenu des ménages parallèle à celle de la croissance de son PIB, alors les effectifs de sa classe moyenne vont exploser pour atteindre 75% de la population chinoise – et il n’y aura pratiquement plus un ménage vivant avec deux ou moins de deux dollars par jour. »

Pour Goldman Sachs, même en excluant l’Inde et la Chine, la classe moyenne progresserait comme jamais dans les précédentes décennies. Même en Afrique, la croissance de la classe moyenne va s’accélérer – mais il est vrai que c’est en partant de chiffres très bas.

L’essentiel des membres des classes moyennes en 2030 seront dans les tranches inférieures. Pour autant, les membres de la classe moyenne supérieure (au niveau mondial) – ce qui correspond à la définition occidentale de la classe moyenne – devrait passer de 338 millions en 2010 à 656 millions en 2030. L’essentiel des leaders du futur devrait venir de ce segment de la population mondiale.

Les effets socio-politiques-économiques de la réduction des inégalités de revenus

La hausse rapide de la classe moyenne n’est pas sans implications directement observables. La demande pour les biens de consommation, y compris les voitures, augmente nettement avec l’extension de la classe moyenne. Par ailleurs,     avec la progression sociale, les valeurs évoluent et des revendications de réformes socio-politiques apparaissent. Ainsi, il est généralement estimé que, au-dessus de 7000 dollars US de PIB per capita, une démocratie ne peut céder la place à un système autoritaire.

Avec l’expansion de la classe moyenne, les inégalités de revenus tendent à se résorber dans les pays développés ainsi que dans de nombreux pays émergents, même si, dans ces derniers, est peu probable qu’ils atteignent les niveaux observés dans les pays européens. La réduction des inégalités de revenus ont historiquement renforcé la tendance vers des systèmes de gouvernements plus représentatifs et démocratiquement contrôlés. En même temps, l’absence de satisfaction de ces nouvelles revendications s’est révélé être un des facteurs majeurs de désordre politique.

Les classes moyennes occidentales sont supplantées

L’élargissement de la classe moyenne au niveau mondial tend à masquer une autre réalité : les pressions croissantes auxquelles est soumise la classe moyenne dans les pays occidentaux. L’essentiel des consommateurs issus de la classe moyenne ne seront bientôt plus américains ou européens mais tirés des pays émergents. Cela viendra contribuer à l’idée d’une classe moyenne occidentale en souffrance, soumise à une réduction relative de sa richesse et soumise à une concurrence exacerbée sur un marché du travail de plus en plus globalisé.

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