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Jean-Marc Ayrault s’adresse à un patronat mécontent

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Le Premier ministre ouvre ce matin l’université d’été du Medef à Jouy-en Josas (Yvelines), sur le campus d’HEC. Impossible de ne pas voir là un calcul très stratégique et très politique. En 2007, à peine élu, c’est Nicolas Sarkozy qui était venu haranguer les patrons à l’université d’été du Medef. Cette fois, c’est le Premier ministre en exercice qui va tenter de séduire les patrons, alors que les premières mesures fiscales prises par le gouvernement et visant les hauts salaires comme les entreprises les ont particulièrement mécontentés. Sans parler des sorties régulières du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg contre les patrons. 

Le gouvernement a besoin des patrons…

Pour le Medef aussi c’est un pari. Plutôt que d’entrer dans un schéma d’opposition systématique à l’action gouvernementale, Laurence Parisot, qui termine son mandat à la tête de l’organisation patronale dans un an, sait que le gouvernement a besoin des entreprises pour relancer l’économie, ou tout au moins pour encaisser le mieux possible les chocs des crises qui restent à venir. Il se dit aussi que Laurence Parisot pourrait tenter de faire modifier les statuts du Medef pour pouvoir être élue une troisième fois à sa tête. Autrement dit, elle pourrait présider le Medef pendant toute la durée du mandat de François Hollande…

… fâchés des nouvelles mesures fiscales du gouvernement

A sa descente de la tribune, nulle doute que Jean-Marc Ayrault sera interpellé par les patrons et les entrepreneurs sur les sujets qui fâchent : taxation des hauts revenus à 75 %, suppression de l’avantage fiscal pour les assujetis à l’ISF qui investissent dans les PME (lire la tribune de Thibault Lanxade, un temps candidat à la présidence du Medef, sur la suppresion de l’ISF PME), ISF sur les biens professionnels, surtaxation des cessions d’entreprises… et accessoirement réduction de la dépense publique, qui se nourrit en taxant le secteur privé.

Les entreprises devraient toutefois plus investir en 2012 qu’en 2011

Les industriels envisagent d’investir un peu plus en 2012 par rapport à 2011. Tout les indicateurs économiques ne sont pas dans le rouge. Malgré un chômage flirtant avec les 3 millions, ( 4,5 millions en prenant en compte les salariés à temps partiel à la recherche d’un temps plein ), les patrons d’entreprises du secteur de l’industrie envisagent d’investir 5 % de plus que l’an dernier, sachant que 2011 avait également été en hausse de 12 % par rapport à 2010. Les analystes s’accordent pour dire que nombre d’investissements avaient été gelés ou reportés après la crise en 2009 (-21%) et 2010, et se retrouvent débloqués par nécessité aujourd’hui. Mais cela reste une relative bonne nouvelle, malgré un ralentissement probable des investissements sur le deuxième semestre, nombre de dépenses ayant été engagées en début d’année.

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