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La Chine abritera-t-elle la prochaine Silicon Valley?

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La fuite des cerveaux… inversée

Certains des plus brillants ingénieurs et managers chinois commencent progressivement à quitter la Silicon Valley pour venir participer à l’essor du secteur hi-tech dans leur pays d’origine.

Après avoir travaillé aux Etats-Unis, souvent dans de très grandes entreprises, ils ont décidé de venir aider leur pays, qui cherche à rendre les firmes technologiques chinoises mondialement reconnues.

On les appelle les « tortues marines », ou hagui en mandarin. Traditionnellement, ce terme désigne les Chinois revenus au pays après s’être instruit à l’étranger.

L’année dernière, on comptait 158 000 étudiants chinois dans les universités américaines. Dans le même temps, ce sont 135 000 tortues marines qui rentraient au pays, si l’on en croit les chiffres du ministère de l’Education chinois. Un quart de plus qu’en 2009.

On pourrait appeler cela une « fuite des cerveaux inversée ». Les Etats-Unis ont ainsi considérablement réduit le nombre de visas de travail octroyés aux étrangers (195 000 il y a 10 ans, 65 000 aujourd’hui). Ce qui a poussé bien des Chinois instruits à quitter le pays. Et à emporter leurs compétences avec eux. Et sans regrets qui plus est : dans une enquête de 2011, la Ewing Marion Kauffman Foundation, une organisation américaine, établissait que près de 80% des tortues marines interrogées considéraient qu’il y avait en fait plus d’opportunités dans leur pays natal qu’aux Etats-Unis. Pas de retour en arrière à prévoir donc.

L’explosion de la bulle Internet en point de départ

Parmi les bénéficiaires de cette nouvelle tendance, on retrouve l’entreprise chinoise Baidu, le moteur de recherche le plus populaire du pays. La compagnie a d’ailleurs elle-même été fondée par une tortue marine, le milliardaire Robin Li. La société a de nombreuses fois été élue comme le meilleur employeur possible pour les étudiants issus du système universitaire chinois, mais accueille également de prestigieuses tortues marines, qui pour certaines ont travaillé pour Google ou encore Cisco.

C’est le cas de Fan Li, cadre supérieure de l’entreprise. Une femme brillante, au parler franc et rapide. Diplômée de l’Université Fudan de Shanghai en 1996, elle débarque aux Etats-Unis pour poursuivre ses études. Elle étudie brièvement à l’Université de l’Ohio avant d’obtenir une maîtrise à celle du Wisconsin, puis, d’entre chez Cisco.

Elle a travaillé comme chercheuse tout au long du boom incroyable de l’entreprise qui accompagnait celui de la Silicon Valley, ce boom qui a fait en sorte que, durant une brève période, les actions de l’entreprise étaient les plus chères au monde.

Puis, en 2002, la bulle Internet a éclaté. Fan Li décide donc de rejoindre Google. A l’époque, l’entreprise ne compte que 400 salariés. S’élevant dans la hiérarchie, aussi bien dans des postes d’ingénierie que de management, la jeune femme a été à la fois témoin et contributrice de l’incroyable épopée de l’actuel géant mondial de l’internet.

Pourtant, après 8 ans d’une brillante carrière en Amérique, elle décide subitement de revenir au pays. Elle déménage à Beijing et prend un emploi chez Baidu. Pourquoi ce grand saut ?

Pour poursuivre la lecture : 2ème partie

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