[image:1,l]
« Tout le monde aime Papa, » se plaisait à dire l’ancien ministre, Michel Daerden. Ce dimanche, à Fréjus, ce bon vivant nous quittait, dans une dernière tirade, laissant la politique belge en rade de bons mots, de polémiques, d’excentricité toujours gentille. Un grand vide au sein d’un parti ayant retrouvé des couleurs (rouge, principalement), et qui comptait accentuer sa domination lors du scrutin d’octobre.
Michel Daerden, réviseur d’entreprises, officia dans divers gouvernements, et son dernier passage à la direction d’un ministère fut très remarqué. En charge des Pensions et des Grandes Villes, l’ex-maire d’Ans, commune liégeoise, fut très controversé, de par ses prises de positions en matière d’âge de départ en retraite anticipée. Toute sa carrière ministérielle, Papa (surnom qu’il affectionnait) allia les frasques aux idées chiffrées, dont lui seul avait le secret. Capable du meilleur, comme du pire, il apparut « très » souvent dans un état « second » sur les plateaux de télé, du moins c’est ce que faisait ressortir sa gestuelle.
Cette dernière qui agaçait prodigieusement la classe politique flamande, et qui lui valut bien des quolibets. Aimant le « rouge », que ce soit comme couleur politique ou comme breuvage, Michel Daerden ne pourra jamais se défaire de l’image que certains lui accordaient, l’éméché de service. Certes, ses adversaires ne pouvaient trouver mieux, et s’en donnèrent à cœur joie, sans pour autant pouvoir le ridiculiser dans ce qui était sa passion : les chiffres. De par sa formation de réviseur, Papa ne craignait personne lorsque le budget (dont il détient également le ministère) arrivait à échéance.
Nous avons eu l’occasion de le rencontrer, le 6 décembre 2009, sur un plateau de TV, dans l’émission Citoyens-Citoyennes de Pascal Vrébos sur RTL-TVI (voir la vidéo ci-dessous), et au sortir de cette conversation on comprenait mieux ce que voulait dire : la langue de bois des politiciens.
Michel Daerden s’en est allé ce dimanche 5 août, après un double accident cardiaque, survenu à Fréjus durant ses vacances d’été fin juillet, à l’âge de 62 ans. Homme proche du peuple, il laissera sa commune d’Ans (même s’il devait se présenter à Saint-Nicolas, pour les prochaines élections communales) sans père, ou du moins sans Papa.