Avec 24,9 millions de personnes sans emploi, le taux de chômage de l’Union européenne est de 10,3 %, selon les chiffres publiés début mai 2012 par l’office européen de statistiques, Eurostat. En mars 2011, il était de 9,5 %. C’est le 14e mois consécutif où le chômage a atteint ou dépassé le seuil des 10% dans la zone euro.
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Entre mai 2011 et mai 2012, le taux de chômage est passé de 9,8% à 10,9% pour les hommes. Et de 10,3% à 11,3% pour les femmes.
On estime à 17 561 millions le nombre de chômeurs au sein de la zone euro, dont presque 3 millions rien que pour la France, soit 10,1 % de sa population active. Un taux dans la moyenne, donc, en comparaison avec ses voisins européens.
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Du côté des bons élèves se trouvent l’Autriche (4,1 %), les Pays-Bas (5,1 %), le Luxembourg (5,4 %) et l’Allemagne (5,6 %). Du côté des cancres : l’Espagne (24,6 %), la Grèce (21,9 % en janvier 2012) ou la Lettonie (15,3 %). Et la situation ne va pas en s’arrangeant…
Les jeunes, les premiers touchés
Mais ce qui inquiète le plus, c’est le taux toujours croissant du chômage chez les jeunes. 22,7 % des moins de 25 ans sont à la recherche d’un emploi dans l’Union européenne, soit 5,517 millions de personnes. Le record est encore du côté de l’Espagne, avec un taux alarmant de 52,1%, de la Grèce (52,1%) et du Portugal (36,4 %).
L’Allemagne est plutôt épargnée, avec un taux de chômage chez les moins de 25 ans de 7,9%, quand la France atteint les 22,7 %.
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Les mesures prises par le gouvernement
Depuis janvier 2012, pour lutter contre ce fléau, la Belgique (avec un taux de chômage de 20,1%) a décidé d’expulser les citoyens européens au chômage qui perçoivent des prestations sociales de l’État.
Tandis qu’en France, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault propose deux dispositifs phares : 500 000 « contrats de génération » et 150 000 « emplois d’avenir ». Ces emplois, subventionnés à hauteur de 75% par l’Etat durant une période pouvant aller de 1 à 3 ans, seront réservés aux jeunes âgés de 16 à 25 ans.
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L’Allemagne a davantage recours au temps partiel pour lutter contre le chômage : « Depuis 2008, environ 1,6 million de salariés ont été placés dans ces dispositifs en Allemagne, contre seulement 250 000 en France », explique Eric Heyer, économiste et directeur adjoint au département Analyses et prévisions de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) dans le quotidien La Tribune.
Mais, en règle générale, l’Europe a fait le choix de corriger les déficits publics avant de s’attaquer aux déficits d’emplois.
Quelles solutions pour la France ?
Si, en France, la population active ne cesse d’augmenter – 800 000 jeunes arrivent sur le marché du travail chaque année tandis que 650 000 seniors en sortent – , des solutions devront être très rapidement trouvées.
« Les premiers contrats pourront avoir lieu avant le premier janvier prochain » si tous les acteurs – services de l’Etat et futurs employeurs – « font chauffer le moteur », a déclaré Michel Sapin, en Conseil des ministres, ce mercredi 29 août, au sujet du projet de loi pour la création des « emplois d’avenir », destinés aux jeunes les plus fragiles.