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Les Espagnols expulsés de chez eux

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Avant 2008, l’Espagne était l’Eldorado de l’immobilier : les bâtiments poussaient à une vitesse fulgurante et tout le monde voulait acheter. La situation a bien changé : trois millions de logements seraient aujourd’hui inhabités, créant de véritables villes fantômes.

Les expulsions s’intensifient

Pourtant, en parallèle, les expulsions s’intensifient. Les familles sont en fait prises dans un véritable cercle vicieux. Si elles sont touchées par le chômage, et qu’elles ne peuvent plus payer leurs mensualités de remboursement, leurs traites augmentent jusqu’à l’expulsion.

Un endettement sans fin

Mais le problème ne s’arrête pas là. Pour David qui a acheté sa maison en 2008 à 300 000 euros, et qui en avait versé un tiers à la banque, l’expulsion ne suffit pas à régler ses comptes. Ses retards de paiement portent la somme qu’il doit verser à 320 000 euros, soit plus que la valeur de base de la maison, alors qu’il n’a même plus le droit d’habiter dedans.

Un cercle vicieux qui détruit des vies

Pour cette mère de cinq enfants dont le mari a fui devant les problèmes, les 60% de sa maison qu’elle a déjà versés et son expulsion n’effacent non plus en rien la somme qu’elle doit encore : les 40% restants additionnés aux intérêts du fait de son retard. Une somme impossible à payer vu qu’elle a perdu son emploi.

Une véritable injustice pour l’organisation qui la soutient, qui rappelle que les banques ont quant à elles reçu une aide de 100 milliards d’euros, alors que les plus pauvres, eux non responsables de la crise, sont jetés à la rue.

Une association qui vient en aides aux expulsés

Avec 105 expulsions stoppées dans leur première année d’existence et 55 annulations de dettes, ils aident les familles mais sont conscients que le problème doit être réglé à sa source. Ils demandent ainsi au gouvernement trois modifications majeures : l’annulation de la rétroactivité des dettes, la location des logements vides à hauteur d’un tiers des revenus des occupants, ainsi que des délais de remboursements pendant la période de crise.

Les Espagnols survivront-ils ?

Mais c’est un plan d’austérité qu’a voté le gouvernement, et les familles continuent d’être expulsées chaque jour, sans solution pour protéger leurs enfants de la vie dans la rue. Une situation qui ne présente aucun signe d’amélioration au vu du taux de chômage chez les jeunes, pourtant diplômés, qui dépasse les 50%.

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