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Les syndicats mettent la pression sur le gouvernement Ayrault

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Le 29 août, Bernard Thibault, numéro un de la CGT, s’est dit « alarmé » par la conjoncture sociale et économique du pays, et a annoncé à l’AFP une mobilisation pour la « défense de l’industrie et de l’emploi », le 9 octobre prochain. Cette manifestation se tiendra dans le cadre de « la semaine de mobilisation, décidée par la Fédération européenne de l’industrie ».

« On a beaucoup de témoignages alarmants sur les perspectives d’emploi dans plusieurs départements, faisant état de projets de restructuration, de suppressions d’emplois ou d’un ralentissement d’activité », a déclaré le syndicaliste. « Il faut que le gouvernement prenne la mesure de l’urgence et des attentes ».

La présence du Premier ministre à l’université d’été du Medef a fait grincer des dents côté syndical

Surprenant de la part d’un syndicat qui avait appelé à voter pour François Hollande pendant l’élection présidentielle ? Il semble que la déception soit arrivée bien vite…

Ce qui est aussi pointé du doigt par Bernard Thibault, c’est la venue, mercredi, du Premier ministre Jean-Marc Ayrault devant l’université d’été du Medef : « Le gouvernement ne peux pas à la fois être d’accord avec un Medef qui prône plus de flexibilité ainsi qu’un abaissement du coût du travail et avec la majorité des salariés qui, elle, a contribué au changement de la majorité politique. »

Un contexte de suppressions d’emplois en cascade …

Mercredi, la direction du groupe Lohr, fabricant de systèmes de transport, a annoncé son intention de lancer un plan de sauvegarde de l’emploi qui prévoit la suppression de 150 à 200 emplois : « Cela nous a été dit en comité d’entreprise mercredi, la procédure va être lancée dans quelques jours, un comité d’entreprise extraordinaire doit être convoqué », a dit à l’AFP Yves Mattern, délégué CFDT au sein du groupe, basé près de Strasbourg.

Plus tard dans la journée de mercredi, on apprenait que Carrefour avait annoncé un plan de suppression de 500 à 600 postes administratifs en France. Une réduction d’effectifs qui « se fera toutefois uniquement par un plan de départs volontaires », a précisé Bruno Moutry, délégué syndical CFDT du groupe, avant d’ajouter : « il est évident pour nous que s’il n’y a pas suffisamment de gens qui acceptent de partir, on ira vers un plan social ».

… qui devrait encore empirer dans les semaines à venir

Que ce soit chez Air France, PSA Peugeot Citroën, Technicolor, ArcelorMittal, Fralib, Doux ou Sanofi, de nombreuses suppressions de postes sont à prévoir. Un climat qui rend le dialogue social de plus en plus difficile.

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« Après la conférence sociale de juillet, nous avons regretté qu’il n’y ait pas eu de mesures immédiates annoncées, notamment sur les plans sociaux », a souligné Eric Aubin, prétendant à la succession de Bernard Thibault, lors de l’assemblée générale de rentrée de la CGT. « Il faut que, très rapidement, des décisions soient prises. Il faut du concret d’ici fin décembre », a-t-il ajouté, redoutant des « situations dramatiques pour les salariés d’ici la fin de l’année ».

Pour Luc Bérille, secrétaire général de l’Unsa, il ne faut « pas être dans l’impatience absolue » et croire à « des solutions miraculeuses ». « Le bateau prend l’eau au niveau français et européen », a-t-il déclaré à l’AFP, mais « les réponses efficaces sont celles qui sont bien ciblées et négociées avec les acteurs » sociaux.

Laurent Berger, secrétaire général adjoint de la CFDT, serait, lui, favorable à « l’ouverture rapide de la négociation », prévue à l’automne entre patronat et syndicats sur « la sécurisation des parcours professionnels » et « pour relancer la compétitivité ».

Une rentrée qui parait donc particulièrement agitée et tendue entre les syndicats et le nouveau gouvernement, qui compte bien débloquer un certain nombre de situations avant la fin du mois de septembre.

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