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Meilleur film du monde: Vertigo détrône Citizen Kane

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1. Le troublant et attachant Sueurs froides (Alfred Hitchcock, 1958)

De son titre original Vertigo, du fait des vertiges qui font tressaillir le personnage principal Scottie, ce film est entré dans le top 10 en 1982 et n’a fait que progresser ces 30 dernières années : 7ème en 1982, 4ème en 1992, 2ème en 2002 et enfin 1er en 2012. Une consécration expliquée par Nick James, rédacteur en chef du magazine Sight & Sound publié par le BFI : « Les gens deviennent plus sensibles aux films personnels, qui peuvent faire écho à leur propre vie ».

Petit rappel sur l’histoire de ce film culte : Scottie s’éprend d’une femme dont il doit faire la filature, mais celle-ci s’élance du haut d’une tour, et du fait de ses vertiges il ne peut monter assez haut pour l’en empêcher. Il rencontre par la suite une autre femme toute à son image, mais aux cheveux et habits différents. Il entreprend de la changer pour retrouver sa bien-aimée, avant de comprendre qu’il a été dupé, et que la mort de sa douce n’était qu’un subterfuge et que c’est bien la même femme qu’il a cru être son sosie. Une histoire sur les vertiges de l’amour et les faux-semblants, qui vaut largement à ce film son tout récent titre de meilleur film de tous les temps. Enfin, cette année…

2. L’énigmatique Citizen Kane (Orson Welles, 1941)

Il est resté à la prestigieuse place du meilleur film de tous les temps pendant 50 ans. Mais sa chute à la deuxième position n’est en rien due à un désintéressement des cinéphiles de ce film. Au contraire, ils étaient trois fois plus de votants à le soutenir par rapport à l’édition précédente. La vraie différence : internet, qui a démultiplié le nombre de votants. Le prestige de ce film culte n’est ainsi en rien remis en cause, et il conserve d’ailleurs sa place de numéro un dans le classement (tout aussi honorable) de l’American Film Institute.

L’histoire : celle d’un mot : Rosebud, prononcé par un homme avant de mourir. Cet homme : Charles Foster Kane, grand magnat de la presse. Un journaliste, Thompson, cherche à comprendre la signification de ce mot, et la raison de sa présence dans la bouche du défunt juste avant sa mort. Il cherche donc à rencontrer toutes les personnes qui le connaissaient. Le retour sur la vie d’un homme, via les gens qui l’ont côtoyé, découvrant ainsi morceau par morceau la complexité d’une vie humaine. Le mot Rosebud restera pourtant un mystère dans le film, sauf pour le spectateur, qui, à la fin, comprend que Rosebud n’est qu’un mot inscrit sur un vieux traîneau, en référence à la boule à neige qu’il tenait dans les mains avant de rendre son dernier souffle. Un film qui tient en haleine en jouant sur un leurre, entrecoupé de flashbacks qui brouillent les pistes de par leurs contradictions.

3. Le rappel des valeurs de la famille avec Voyage à Tokyo (Yasujiro Ozu, 1953)

Le film grimpe de deux places dans ce classement 2012. L’histoire d’un couple de personnes âgées qui s’installe à Tokyo chez leurs enfants et qui, après quelque temps, se rend compte que les égards qu’on leur portait à leur arrivée se sont transformés en des témoignages en décalage par rapport à ce que ce couple espérait recevoir. Même la mort n’interrompra en rien la routine de ses enfants devenus ingrats. Seule la belle-fille du couple restera fidèle aux valeurs de cette famille qui n’est pas la sienne, une façon pour elle de trouver la paix qu’elle cherchait depuis la disparition de son mari.

4. Le contraste entre rat des villes et rat des champs : La Règle du jeu (Jean Renoir, 1939)

Troisième en 2002, cette « fantaisie dramatique », selon les mots de son réalisateur, expose les amours des aristocrates, mais aussi celles de leur domestiques, un parallèle qui lui vaut tout son panache. Un film aux airs de pièce de théâtre, considéré par beaucoup comme le meilleur film de Jean Renoir.

5. Aimer jusqu’au bout de la nuit. L’Aurore (Friedrich Wilhelm Murnau, 1927)

Cette histoire d’amour compliquée gagne trois places dans ce classement 2012 : un sujet qui passionne toujours après tant d’années. Un paysan déchiré entre l’amour pour sa femme, et l’envie d’être avec une citadine qu’il vient de rencontrer. Une relation à protéger par vents et marées, et surtout le triomphe de l’amour vrai, plus fort que tout.

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