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Panne de courant : pourquoi l’Inde s’est arrêtée

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[image:1,l]Mardi 31 juillet, à 13h, l’Inde s’est arrêtée. Feux de signalisation, métro, trains, ordinateurs… Les appareils ont cessés de fonctionner alors que la plus grande panne électrique de l’histoire plongeait le pays dans un profond sommeil. Un événement sans précédent pour des conséquences sans précédent. La plus grande panne électrique de l’Histoire.

L’Inde paralysée sans électricité

Plus de 300 trains ont été immobilisés. Dans les mégalopoles de l’est et du nord du pays – et notamment la capitale New Delhi – les métros se sont stoppés net. Les structures publiques ne disposant pas de groupes électrogènes ont cessé de fonctionner. 200 mineurs ont été contraints d’attendre sous terre, au cœur d’une exploitation de charbon – dépendant de la compagnie nationale Eastern Coalfields – à proximité de Calcutta, dans le Bengale occidental, à l’est du pays. L’absence de feux de signalisation en fonctionnement a généré des embouteillages géants. Pire, les systèmes de distribution d’eau de certains immeubles – nécessitant du courant pour fonctionner– ont cessé d’alimenter les habitants.

Un réseau électrique qui manque de puissance

Les pannes d’électricité en Inde sont monnaie courante – voire quasi quotidiennes dans certaines régions. Celle de mardi faisait d’ailleurs écho aux pannes – d’ampleur également inédite – qui ont touché le nord du pays lundi. La première cause évoquée est le manque de puissance du réseau électrique indien, dont la capacité est aujourd’hui estimée à 203 000 mégawatts. Un potentiel insuffisant, mais qui, en temps normal, ne cause pas de crises aussi importantes.

Des problèmes logistiques

De fait, au-delà de sa capacité théorique insuffisante, c’est son manque de stabilité qui est mis en cause par les événements de lundi et de mardi. Si l’apport énergétique du charbonprincipale source d’énergie en Inde – du gaz, du nucléaire et du pétrole est constant, mais insuffisant, les installations hydroélectriques qui, d’après le rapport 2011-2012 de l’Autorité Centrale de l’Electricité (CEA), produisent aujourd’hui 14,9 % de l’énergie du pays, elles, sont dépendantes du niveau des précipitations. La mousson étant tardive cette année, ces infrastructures ne délivrent qu’une puissance réduite.

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La corruption mise en cause par le CEA

La Confédération industrielle indienne ont souligné le besoin urgent d’une réforme du système électrique indien. Celle-ci devra passer, selon l’organisme, par l’exploitation de mines de charbon supplémentaires et la diversification des sources d’énergies. Au-delà de ces problèmes logistiques, le CEA met en cause la corruption des employés de l’industrie de l’énergie. D’après cet organisme, les pertes générées par la corruption pourraient atteindre jusqu’à 50 % dans certains états. Elle souligne aussi un déficit énergétique de l’ordre de 8 % – rapport à la capacité théorique du réseau – ces derniers mois.

L’Inde veut développer le charbon et le solaire

Le gouvernement indien souhaite accroître, d’ici à 2017, la puissance du réseau électrique national de 76 000 mégawatts, soit une augmentation de 37,4 % de sa capacité théorique. Pour cela, l’Etat cherche à attirer 400 milliards de dollars d’investissements et entend diversifier ses sources d’énergies. Il convient de noter que, depuis 1951, l’Inde n’a jamais atteint ses objectifs de production énergétique. Le programme énergétique se concentre aujourd’hui sur la réduction de la part – déjà très faible – du pétrole et de ses dérivés – dont le coût ne cesse d’augmenter – dans son système et compte sur une utilisation toujours croissante du charbon, des installations hydroélectriques, du nucléaire et… des énergies renouvelables. D’ici à 2030 le programme National Solar Mission prévoit le développement de la puissance du parc solaire indien jusqu’à parité avec l’énergie thermique aujourd’hui majoritaire.

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