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Sommet de la BCE: Mario Draghi déçoit, les Bourses plongent

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Comme attendu, la BCE a laissé, jeudi 2 août, son principal taux directeur inchangé, à 0,75% – un plus bas historique qui avait été atteint en juillet. Cette décision était attendue et avait été largement anticipée. En revanche, les marchés guettaient l’annonce de mesures concrètes de la part de Mario Draghi, Président de la Banque après qu’il ait déclaré, la semaine dernière, que « la BCE est prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l’euro ». Lors de sa Conférence de presse, l’Italien s’est montré peu disert sur d’éventuelles mesures supplémentaires.

Les taux espagnols grimpent…

Ce matin, le Trésor espagnol a levé 3,132 milliards d’euros en obligations – plus que le maximum visé – mais a dû consentir un taux d’intérêt en hausse sur l’échéance à dix ans. Le taux moyen est ainsi passé à 6,647% contre 6,430% lors de la dernière émission similaire le 5 juillet. Seules les émissions à deux ans ont vu la pression diminuer – à 4,774% contre 5,204% le 19 juillet.

… la BCE laisse faire

La rumeur  veut que la Banque Centrale prévoie de présenter un projet de rachat d’emprunts d’État espagnol et italien directement sur le marché, afin de stopper l’ascension des taux. Dans la mesure où une Banque Centrale peut théoriquement émettre indéfiniment la monnaie nécessaire à opérations, c’est là l’arme suprême pour combattre la spéculation.

Mario Draghi a certes annoncé que la BCE allait racheter de la dette des États en difficulté – l’Italie et l’Espagne même si leurs noms n’ont pas été cités. Mais cela ne se déroulera pas comme prévu, et il y aura un certain nombre de conditions. Le président a averti que l’institution n’agirait pas avant que les États mettent en action leurs propres pare-feu, le Fonds européen de stabilité financière (FESF). Or, un délai important pourrait être nécessaire avant toute action du FESF. Surtout, sa puissance de feu est jugée insuffisante. « Se tourner vers le FESF est nécessaire, mais pas une condition suffisante pour une action de la BCE », a déclaré l’Italien. Il a précisé que ne seraient rachetées que des dettes à court terme des pays en difficulté, alors même que l’attention des marchés se manifeste par une envolée des taux à long terme.

Par ailleurs, des comités vont d’abord être consultés à cet effet. « Les gouvernements doivent continuer les efforts de consolidation budgétaire, de réformes structurelles pour améliorer la compétitivité et de réformes institutionnelles au niveau européen », a-t-il ajouté.

Les Bourses plongent

Les principaux indices boursiers se sont repliés alors que se déroulait la Conférence de presse. Les Bourses ont plongé dans le sillage de ses déclarations. Immédiatement après, le CAC 40 reculait de 2%, la Bourse de Madrid lâchait plus de 5% et l’euro chutait à 1,2197 dollar. Les taux d’intérêt sur la dette italienne ont, eux, bondi au-dessus de la barre de 6%, et ceux sur la dette espagnole à plus de 7%, signalant un regain de défiance sur ces deux pays.

>Pour en savoir plus, lire notre article Zone euro : un mois d’août déterminant pour sauver l’euro

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