A mi-parcours du Ramadan, la part des budgets de nombreuses familles du Maghreb consacrée à l’alimentation est déjà épuisée. Conséquence de la traditionnelle spéculation sur les prix des denrées alimentaires, les musulmans du nord de l’Afrique sont contraints à de nombreux sacrifices pour subvenir à leurs besoins et respecter leurs traditions.
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Comme le veut la tradition, les prix augmentent sur les marchés d’Afrique du nord durant le mois du Ramadan – qui s’achèvera, cette année, autour du 19 août. Les consommateurs sont habitués à cette flambée des prix des denrées alimentaires de première nécessité. Ce Ramadan 2012 ne fait pas exception, il pourrait même devenir historique en matière de spéculation sur les produits alimentaires.
La spéculation bat son plein en Tunisie
Si tous les pays sont concernés, la Tunisie connait actuellement une hausse des prix sans précédent. Malgré les promesses du nouveau président islamiste Hamadi Jebali, la spéculation bat son plein sur les marchés du pays. La baisse de la production de certaines denrées, comme les fruits, les légumes et les viandes, engendrent une hausse des prix qui alourdit considérablement le budget des ménages tunisiens. En ce Ramadan 2012, il faut donc compter sur une hausse de 20% du prix d’un repas traditionnel de rupture du jeûne.
Nouvelles habitudes alimentaires pour les Algériens
Même scénario en Algérie où les habitants sont contraints de changer leurs habitudes alimentaires. Le 26 juillet dernier, une grève de grande ampleur a démarré à la laiterie de Draà Ben Khedda. Conséquences de ce mouvement social, les musulmans algériens, grands consommateurs de lait pendant le Ramadan, ont été forcés de se tourner vers d’autres produits tels que le lait en poudre ou le lait étranger – les prix ayant augmenté de 20% à 40%.
Afin de consommer de la viande, les Algériens prennent également de nouvelles habitudes. Pour contrer la spéculation qui fait exploser les prix de la viande d’agneau, de bœuf et de poulet, les Algériens se tournent vers la viande de camélidés qui, bien que reconnue et largement appréciée de la population, n’avait jamais pris autant de place sur les marchés auparavant.
Malgré les précautions marocaines, les prix explosent
Le Maroc avait pris de nombreuses précautions pour éviter une hausse massive des prix et de nombreuses réserves avaient été faites afin d’éviter les pénuries, sources de spéculation. Quelques jours avant le début du Ramadan, le ministère de l’Agriculture et de la Pêche a publié un communiqué dans lequel il affirmait que le Maroc pourrait subvenir aux besoins culinaires de tous les musulmans. Pourtant, quelques jours à peine avant le début du mois sacré de l’islam, les marchés marocains n’ont pas échappé à la traditionnelle flambée des prix. Certains produits, tels que les dattes ou le beurre, ont vu leurs prix aller jusqu’à tripler.
Conséquences de cette spéculation qui frappe tout le Maghreb, chaque année, les musulmans, qui consomment en moyenne 1,5 fois plus d’aliments que le reste de l’année, sont contraints de s’endetter pour subvenir à leurs besoins.