[image:1,l]
Un médecin traditionnel mis en cause
Un médecin traditionnel pourrait avoir joué un rôle dans la tuerie de la mine de Marikana (Nord-Ouest) dans laquelle 34 mineurs sont morts sous les balles de la police anti-émeute sud-africaine. Selon le journal South Africa’s Sunday Time, des témoignages d’employés de Lonmin, la société britannique exploitant la mine de platine de Marikana, mettraient en cause les pratiques d’un sangoma – médecin traditionnel sud-africain – dans les affrontements entre les forces de police et mineurs grévistes. L’homme, originaire de la région du Cap-Oriental aurait administré à certains des travailleurs du muti, un remède traditionnel, assurant – selon les croyances de certains locaux – leur invincibilité. Deux policiers ont été tués en plus des 34 mineurs.
Le muti aurait rendu agressif les mineurs
Selon le quotidien City Press, le sangoma aurait pratiqué sur les 34 mineurs un rituel devant « rendre les hommes invincibles face à l’ennemi ». Interrogé par le Daily Dispach, Bulelani Malawana, un des employés, a déclaré avoir vu ses collègues devenir agressifs après le rituel : « Après avoir reçu le muti, les gens sont devenus agressifs. Ils voulaient se battre. Ils se sentaient invincibles ». Il aurait également révélé qu’il avait été dit aux mineurs de charger face à la police, sans se retourner, auquel cas le muti ne ferait pas effet.
Dix mineurs morts dans des affrontements intersyndicaux
Dix autres mineurs étaient déjà morts dans des affrontements intersyndicaux ayant accompagnés la grève des mineurs qui dure depuis maintenant douze jours. Les deux syndicats rivaux, l’Union Nationale des Mineurs (NUM) et l’Association des Mineurs et des Ouvriers du Bâtiment (AMCU) se battent pour le contrôle des travailleurs dans le secteur de l’exploitation minière. En juin déjà, le NUM avait accusé l’AMCU d’utiliser le muti et « un puissant sangoma » pour recruter de nouveaux membres.
Des cérémonies d’hommage aux victimes auront lieu ce jeudi dans tout le pays et notamment dans le village de Marikana.