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Une femme et deux hommes pour le poste de Premier ministre

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Le Printemps québécois les avaient réclamées, les élections auront bien lieu, et pas n’importe quand.

Des élections controversées

Le Premier ministre québécois, en place pour son quatrième mandat depuis les dernières élections, organisées en septembre 2008, a choisi le 1er août pour annoncer un nouveau scrutin. Les Québécois seront donc appelés aux urnes le 4 septembre prochain, en pleines vacances canadiennes.

Un choix stratégique pour Jean Charest qui, impatient d’entamer son cinquième mandat, a choisi un mois d’été et de vacances, période de l’année où les Québécois sont le moins susceptibles de prêter attention à une campagne électorale, pour demander, à nouveau, le soutien de la démocratie.

La tâche ne sera pourtant pas si aisée pour le Premier ministre en place. Après de longues semaines de grèves et de manifestations printanières, durant lesquelles les étudiants québécois ont demandé au gouvernement de ne pas augmenter les frais de scolarité comme il l’avait prévu, l’incapacité du gouvernement de trouver un compromis avec les syndicats étudiants et l’immobilité générale de la vie politique ont fortement atteint la popularité de Jean Charest.

Jean Charest, ennemi du Printemps érable

En politique, Jean Charest n’est vraiment pas un débutant. Avocat de profession, il abandonnera rapidement les tribunaux pour entrer dans son premier gouvernement à l’âge de 28 ans. Il devient ainsi le plus jeune ministre de l’histoire du Canada. De ministère en ministère, puis à la tête du Parti libéral, Jean Charest se fait ses armes et sa réputation. Ultra-libéral, il est notamment remarqué pour son combat contre la souveraineté du Québec et pour ses démêlés avec la Justice.

Autoritaire, on dit de lui que son refus de collaborer avec les mouvements étudiants lors du Printemps érable aurait été purement politique. Jean Charest aurait choisi de laisser la situation dégénérer dans les rues de Montréal comme dans les plus grandes villes de la province afin de laisser les autres partis politiques, notamment le Parti québécois, son plus grand adversaire, s’associer aux manifestants et finalement opposer sa vision d’une société ordonnée à un mouvement devenu incontrôlable.

> Lire le portrait de Jean Charest

Pauline Marois, la souverainiste du Parti québécois

Jeu dangereux pour cet ambitieux Premier ministre car lors de ces élections, Jean Charest se trouve également en face d’adversaires à sa hauteur dont les sondages prédisent de belles performances et qui pourraient bien finir par avoir raison de cet habitué de la tête du gouvernement.

En première position, Pauline Marois. Cette ancienne de la vie politique québécoise a déjà fait ses preuves à de nombreuses reprises en ayant la charge de portefeuilles ministériels dans tous les gouvernements depuis 1981. Après plusieurs échecs, elle a finalement pris la tête du Parti québécois le 26 juin 2007.

Parmi les 14 charges ministérielles qu’elle a occupées, Pauline Marois s’est illustrée en tant que ministre de l’Education, une expérience qui pourra sans doute lui porter chance lors de cette élection ou l’Éducation sera au cœur du débat.

Pauline Marois s’oppose également au Premier ministre Jean Charest sur le terrain de la souveraineté. Lors de ces différentes campagnes électorales, l’ancienne vice-Première ministre a souvent reçu le soutien des blocs autonomistes et souverainistes du Québec.

François Legault, l’homme d’affaires

Le député François Legault pourrait bien créer la surprise en ce 4 septembre. Chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault a mois d’expérience en politique que les deux prétendus favoris mais réalise en cette deuxième semaine de campagne électorale, un grand bond dans les sondages.

Homme d’affaires, il s’engage tout d’abord au sein du Parti québécois pour lequel il sera nommé au ministère de l’Education puis de la Santé. En désaccord avec Pauline Marois sur le dossier de la souveraineté, qu’il estime ne pas être à l’ordre du jour, il finira par quitter le Parti québécois et plus généralement la politique, en 2009.

Il revient sur la scène publique quelques mois plus tard, à la tête d’une Coalition pour l’avenir du Québec qui changera de nom pour devenir Coalition Avenir Québec, sa bannière politique officielle lors de cette élection. Les priorités de François Legault lors de ce scrutin sont l’éducation, la santé, l’économie, la langue, la culture et la lutte contre la corruption.

De plus en plus d’indécis au Québec

Dans un sondage réalisé par l’institut CROP pour La Presse, François Legault apparaît désormais comme le chef de parti politique qui ferait le meilleur Premier ministre, pour 25% des sondés. Derrière lui, les scores de Jean Charest et de Pauline Marois baissent pour atteindre 23%.

Pourtant, un deuxième constat est révélé par ce sondage, le nombre d’indécis augmente en flèche au Québec. A la fin de la première semaine de campagne, ils étaient 11% à ne pas savoir pour quelle bannière voter lors des élections du 4 septembre, ils sont aujourd’hui 19%.

Les jeux ne sont donc pas faits pour les Québécois.

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