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Une marche pour la réforme de la justice

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Michelle Martin attend sa libération conditionnelle, qui devrait intervenir le 28 août, et toute la Belgique ne se sent pas bien.

Tout un peuple se souvient de l’effroyable découverte, dans les années 1990, des deux corps des petites filles, Julie et Mélissa, enfermées, violées et laissées pour mortes par le couple Dutroux-Martin. Un procès, très médiatisé, des sentences à la hauteur des accusations, diront certains, mais des peines qui ne reflètent pas l’atrocité des faits. Perpétuité pour Marc Dutroux, 30 ans de réclusion pour Michelle Martin.

Nous sommes en 2012, et l’affaire refait -une nouvelle fois- surface, avec la décision du Tribunal d’Application des Peines (TAP) de Mons, ayant autorisé la remise en liberté sous conditions de Michelle Martin. Le parquet général ayant fait appel, ainsi que les parties civiles, la Cour de Cassation devra donc statuer, fin du mois. Mais bien des questions restent en suspens. 16 ans de prison pour cette femme. Les parents des deux petites, et des autres victimes de ce couple abominable, ne comprennent pas la situation, et derrière eux toute une population écœurée par une justice incompréhensible à leurs yeux.

Au-delà de ceci, l’application de la remise en liberté conditionnelle semble bien être à la base de la grogne du commun des mortels. Michelle Martin n’en est pas à sa première demande, elle en a déjà déposé cinq, et on se souvient qu’en 2011 une même sollicitation fut refusée pour un dossier de réhabilitation ne tenant pas la route. L’an dernier donc, la France ne voulu pas de cette femme, n’ayant pas reçu la bénédiction d’un couvent proche de Grenoble. Cette fois, c’est dans son pays que Michelle Martin demande l’aide de la religion, et il semble que cette dernière soit favorable à son accueil, dans un couvent des sœurs clarisses à Malonne (Namur).

Dimanche, Jean-Denis Lejeune le papa de Julie, organise, en compagnie de Pol Marchal (le père d’An, morte également) et de Lætitia Delhez (une autre victime, retrouvée vivante en 1996), une marche blanche pour la réforme de la justice. On se souvient aussi qu’en octobre 1996, une telle initiative vit la présence de 330 000 manifestants dans les rues de Bruxelles. Jean-Denis Lejeune ne s’attend pas une telle affluence, mais veut par cette organisation -lancée sur les réseaux sociaux- faire évoluer les choses, et surtout obtenir des politiques la refonte de la justice. La marche débutera à 14 heures, ce dimanche 19 août devant la gare du Nord à Bruxelles, pour se disloquer face au Palais de Justice de la place Poelaert.

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