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Cécile Duflot: ministre ou écologiste, doit-elle choisir?

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« Tant que je suis utile à mon travail de ministre, utile à cette majorité, et tant que le travail que mène le gouvernement de Jean-Marc Ayrault est bon pour notre pays, alors ma place est au sein de ce gouvernement », a déclaré lundi soir, sur France 2, Cécile Duflot, pressée de se positionner par rapport au choix de sa famille politique de ne pas ratifier le traité budgétaire européen

Ministre, Cécile Duflot ne l’est que depuis quatre mois. Pour la première fois, la réalité vient lui rappeler que son nouveau rôle doit, tant qu’elle l’exercera, primer sur tout, et éventuellement ses convictions personnelles. Même si, à la tête d’Europe Écologie-Les Verts, depuis 2006, Cécile Duflot reste une figure incontournable des Verts en France.

L’actuelle ministre du Logement est née le 1er avril 1975 à Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne. Fille de syndiqués, elle obtient un DEA de géographie, puis intègre l’école de commerce l’Essec. Son premier emploi sera dans l’urbanisme. Dans le même temps, commencent ses premiers engagements au sein de la Jeunesse ouvrière chrétienne, de la Ligue pour la protection des oiseaux et de l’association du Genepi qui œuvre pour les détenus.

Début de sa carrière politique

Elle est élue conseillère municipale, à Villeneuve-Saint-Georges, en 2004, après avoir intégré les Verts en 2001. Et en 2008, grâce à une alliance avec le PS, le MRC (Mouvement républicain et citoyen), le PRG (Parti radical de gauche) et les Verts, elle est nommée troisième adjointe au maire à l’Urbanisme.

Très rapidement, elle devient l’étoile montante de son parti : membre du collège exécutif en 2003, et porte-parole en 2005. C’est donc tout naturellement qu’elle est nommée secrétaire nationale des Verts en 2006, à seulement 31 ans.

Pierre angulaire du parti des Verts

Si Cécile Duflot a espéré pouvoir se présenter à l’élection présidentielle de 2007 – elle a été largement battue par Dominique Voynet et Yves Cochet – elle ne se présente pas aux européennes de 2009. Son objectif est, dès lors, très clair : mettre fin aux querelles qui empêchent son parti d’accéder à des postes clés et créer un grand mouvement réunissant les Verts de toutes tendances.

Le rassemblement Europe Écologie est ainsi lancé, et Daniel Cohn-Bendit, alors coprésident des Verts européens, devient le principale porte-parole de la campagne. Une politique qui sera récompensée par un score de 16,28% des suffrages et 14 sièges au Parlement européen.

Intégrer l’écologie dans la politique nationale

Fière de son exploit, Cécile Duflot se présente aux régionales de 2010, en Ile-de-France, et devient, avec l’aide du PS, conseillère régionale. Tout semble alors lui sourire puisqu’en 2011 elle est réélue pour la troisième fois au poste de secrétaire nationale des Verts.

En 2012, elle se lance sans trop d’enthousiasme dans la campagne d’Eva Joly – elle lui préférait Nicolas Hulot. Mais elle ne perd pas de vue son objectif : avoir un maximum part aux décisions lors du prochain quinquennat. C’est pourquoi elle signe, pendant la campagne, un accord avec le Parti socialiste qui assure à Europe-Ecologie, sauf catastrophe électorale aux législatives, d’avoir un groupe à l’Assemblée nationale. Une première dans l’histoire de la Vème République.

Une ministre qui peine à se positionner

Afin de s’attirer les bonnes grâces des écologistes, Jean-Marc Ayrault, nouveau Premier ministre de François Hollande, nomme Cécile Duflot au ministère de l’Égalité des territoires et du logement. L’alliance semblait fonctionner, Cécile Duflot n’hésitant pas à qualifier l’allocution du Chef de l’État lors de la Conférence environnementale, il y a quelques semaines, de « discours historique ».

Seulement voilà, premier obstacle dans sa vie de ministre, les députés Verts refusent de ratifier le traité européen de stabilité. Et Cécile Duflot refuse de quitter le gouvernement. On lui reproche son manque de cohérence, elle préfère soutenir le Premier ministre. Une décision qui risque de mettre un terme à sa popularité au sein de son parti.

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