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Comment Valérie Trierweiler a voulu rendre Ségolène Royal jalouse

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En 2007, elle était sûre de mener son camp vers des victoires futures. En 2012, la gauche l’a emporté… mais c’est François Hollande, son ancien compagnon, qui s’est installé à l’ÉlyséeSégolène Royal ne siège pas à la table des vainqueurs. La déroute des législatives de La Rochelle a compromis son avenir politique. Le « tweet » assassin de sa rivale Valérie Trierweiler l’a renvoyée à ses malheurs sentimentaux. Et son rêve de présider l’Assemblée nationale a viré au cauchemar.

Ségolène Royal est l’ex-candidate, l’ex-compagne, l’ex-madone des sondages. Comment en est-elle arrivée là ? Pourquoi le couple mythique qu’elle formait avec François Hollande a-t-il explosé ? Comment est née la rivalité féroce qui l’oppose à l’actuelle « First Lady » ? Qui a tiré les ficelles du complot de La Rochelle ?

Le journaliste Sylvain Courage a suivi Ségolène Royal pendant de longs mois, recueilli ses confidences, celles de ses proches, mais aussi les piques de ses ennemis. Avec force détails et révélations, il tire les fils d’un destin dramatique qui aura marqué notre histoire politique.

Extraits de L’Ex de Sylvain Courage

C’est déjà le 7 mai. La foule qui a envahi la place de la Bastille et les avenues adjacentes attend son héros : alentour minuit et demi, François Hollande arrive enfin. Il revient de Tulle, auréolé de la victoire, dans un Falcon loué par le Parti socialiste. L’image que la gauche française attendait depuis vingt-trois ans se matérialise enfin. François Hollande et ses conseillers en ont tous été d’accord : il serait inimaginable que le Président élu ne s’adresse pas au peuple de Paris ! François Mitterrand, de retour de Château-Chinon, ne l’avait pas fait le 10 mai 1981. Il avait filé tout droit vers le siège du PS, rue de SolférinoFrançois Hollande, lui, répare cette fâcheuse omission : « Merci, peuple de France, ici rassemblé… ». Le « Président normal » improvise une causerie d’une dizaine de minutes. L’ovation se prolonge. Tout ce que le Parti socialiste compte d’éminences fait cercle autour de lui. Ségolène Royal qui vient de s’exprimer est restée. Valérie Trierweiler qui l’a accompagné en ces heures historiques, aussi. Pour la première fois, les deux rivales apparaissent ensemble sur la même estrade.

Magie de la victoire ! Tout est bien qui finit bien ? On pourrait le croire en voyant François Hollande embrasser chaleureusement sur les deux joues son ancienne compagne qui le regarde, souriante, les yeux brillants. Valérie Trierweiler a tout vu. Elle n’entend pas se laisser faire. Aussi, quand le triomphateur revient vers le centre de la scène, elle fait barrage de son corps et lui murmure quelques mots à l’oreille. Leurs bouches se joignent en un baiser un peu maladroit. Le lendemain, les images parleront. Valérie Trierweiler a bien dit : « Embrasse-moi sur la bouche ! » La France comprend, un rien médusée, qu’elle a assisté, en direct de la Bastille, à une scène de jalousie digne des « Feux de l’amour ». Ce soir-là, Ségolène n’a rien vu de l’aparté possessifFrançois et Valérie lui tournaient le dos…

Mais quelques jours plus tard, pour les reporters de l’émission « Sept à huit », diffusée sur TF1, le 13 mai, elle donne une explication de la scène du bisou, celui qu’elle a reçu de François, le seul qui vaille… « Je vois que tout le monde est là, je dois y aller, donc j’y vais. Je me place. Et, à ce moment-là, le nouveau Président me voit et a ce geste, parce qu’il est porté par la foule qui demande cela, en fait. » Voilà, selon Ségolène, pourquoi François l’a embrassée.

« Qu’est-ce que vous ressentez à ce moment ? », interroge le journaliste de TF1.

– Ben, je trouve que c’est naturel. Je ne suis pas surprise…

– C’est un moment politique ou un moment personnel ?

– Les deux parce qu’il sait ce que j’ai enduré. Il sait l’appui que je lui ai apporté. Il le reconnaît et c’était naturel de le marquer publiquement.

– Vous lui avez pardonné ce passé douloureux ?

– Oui, je pense, j’ai cette force, cette capacité-là, oui bien sûr… »

Ségolène a-t-elle voulu répondre à sa façon à la proposition « Embrasse-moi sur la bouche » de Valérie ? Pourquoi une telle sentimentalité soudain de la part de celle qui ne voulait parler jusqu’alors que de politique ? Ses confidences télévisées à une heure de grande écoute résonnent comme un défi. Le message est clair : Ségolène Royal n’a pas besoin de solliciter François pour être embrassée, elle.

 

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