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Crédit Immobilier de France: les salariés s’inquiètent, Matignon s’agite

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Le gouvernement est mobilisé et Matignon se place en première ligne afin de ne pas donner l’impression d’abandonner à leur triste sort les 2500 salariés du Crédit Immobilier de France (CIF) en crise depuis la fin du mois d’août. Jeudi 27 septembre, des représentants de l’intersyndicale ont été reçus par Odile Renaud-Basso, la directrice-adjointe du cabinet du Premier ministre.

À l’origine de la crise, le modèle de financement du CIF

Fin août, l’abaissement de sa notation par l’agence Moody’s a empêché le Crédit Immobilier de France de se refinancer sur les marchés. Ne disposant pas d’une base de dépôts pour lui permettre de fonctionner malgré tout, le CIF a été contraint de solliciter la garantie de l’État – à hauteur de 20 milliards d’euros. Depuis, la banque spécialisée dans le crédit immobilier aux ménages modestes vit sous perfusion de l’État qui, en échange, lui a imposé une gestion « en extinction » – sans possibilité d’accorder de nouveaux prêts.

Sur cette analyse, services du Premier ministre et représentants des salariés seraient tombés d’accord : « Les échanges ont permis de partager une analyse commune des causes de cette situation, due à la fragilité du modèle économique du CIF, qui se refinance entièrement sur les marchés, face à la conjoncture financière actuelle », a indiqué Matignon à l’issue de la rencontre de jeudi.

Les intentions du gouvernement restent floues

Des discussions sont en cours pour assurer la continuité du financement, en France, de l’accession sociale à la propriété, mais aussi pour accompagner les salariés du CIF affectés par cette crise.

Au moins de juin, les tentatives de rapprochements avec la Banque postale avaient échoué et, désormais, il est évoqué la possibilité d’un rapprochement avec la Caisse des Dépôts, et éventuellement la constitution d’une Banque publique du logement. Mais, jusqu’à présent, le gouvernement est resté vague quant à ses authentiques intentions.

Bientôt une nouvelle direction

Les ministres de l’Économie et des finances, de l’Égalité des territoires et du logement, et du Travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social, travailleraient actuellement à la recherche de solutions avec notamment les acteurs bancaires et les acteurs du logement social afin que des réponses soient apportées à brève échéance.

Dans les prochains jours, une nouvelle direction générale serait nommée, un préalable indispensable. Un processus doit être mis en place intégrant les représentants des salariés.

Si le gouvernement a un plan, il tarde à le dévoiler. On imagine les négociations délicates au regard des enjeux considérables, politiquement et socialement, de la problématique. Se voir accusé d’être le fossoyeur de l’accession sociale à la propriété, voilà qui ferait tache dans le bilan des premiers mois de Jean-Marc Ayrault à Matignon…

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