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De Kennedy à Obama, passage en revue des moments-clés

Los Angeles, 1960, John Kennedy : the « New Frontier »

« Mais je vous dis que nous sommes devant une nouvelle frontière, que nous le voulions ou non. Au-delà de cette frontière, s’étendent les domaines inexplorés de la science et de l’espace, des problèmes non résolus de paix et de guerre, des poches d’ignorance et de préjugés non encore réduites, et les questions laissées sans réponse de la pauvreté et des gâchis ». La métaphore de « nouvelle frontière » de John Kennedy, en référence au mythe de la frontière des pionniers américains, illustre son progressisme et son refus de l’isolationnisme américain. Elle rentrera dans l’Histoire.

Atlantic City, 1964, Lyndon Johnson : Bob, John, Roméo et Juliette

À son arrivée sur l’estrade, Robert Kennedy, frère du Président assassiné moins d’un an auparavant, est acclamé par la foule pendant plus de vingt minutes. Au bord des larmes, il délivre un hommage au défunt, en citant notamment Roméo et Juliette« When he shall die, Take him and cut him out in little stars, And he shall make the face of heaven so fine, That all the world will be in love with night, And pay no worship to the garish sun. » (« Quand il sera mort, prends-le et coupe-le en petites étoiles, et il rendra la face du ciel si splendide que tout l’univers sera amoureux de la nuit et refusera son culte à l’aveuglant soleil »). À peine son hommage rendu, il quitte la scène et éclate en sanglots

Chicago, 1968, Hubert Humphrey : chaos à Chicago

L’année 1968 est une année de troubles sociaux et d’émeutes aux États-Unis. Excédée par les assassinats de Martin Luther King et de Robert Kennedy, ulcérée par la guerre menée par le président Lyndon Johnson au Vietnam, une foule se rassemble à Chicago et des émeutes éclatenttandis que se déroule, presque normalement, une convention démocrate sous haute sécurité. Les démocrates de Hubert Humphrey – le président sortant, conscient de son impopularité, a renoncé à se représenter – seront battus par Richard Nixon.

Atlanta, 1988, Michael Dukakis : duel texan

En 1988, Michael Dukakis a, selon les sondages, toutes ses chances de gagner face à George H. W. Bush, le vice-président sortant. A la convention d’Atlanta, il choisit Ann Richards, trésorière du Texas, comme keynote speakerÀ 55 ans, elle est l’une des étoiles montantes démocrates, et sa légendaire agressivité promet un discours offensif. Mais ses moqueries à l’encontre du républicain – elle critiquera notamment son accent qui ne serait pas celui d’un « vrai Texan » – nuiront à la crédibilité des démocrates. Michael Dukakis ne sera pas élu et, affront suprême, Ann Richards sera battue quelques années plus tard à l’élection gouvernatoriale texanne par un certain George W. Bush, qu’elle avait attaqué avec la même virulence que son père – le traitant par exemple de « con » .

Boston, 2004, John Kerry : essor politique de Barack Obama

En 2004, c’est John Kerry qui est chargé de déloger le néoconservateur Georges W. Bush de la Maison Blanche. Les démocrates choisissent alors d’envoyer un quasi-inconnu faire ses premières armes à l’échelle nationale. Un obscur sénateur, chargé de délivrer le keynote speech, discours fondamental de la convention. Ce presque anonyme, c’est Barack Obama. Malgré la défaite démocrate, son discours, intitulé « The Audacy of Hope », a un retentissement exceptionnel dans tout le pays. Quatre ans plus tard, le sénateur Obama est élu président

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