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Face aux défis du monde, Bill Clinton mise sur l’optimisme

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Intense activité diplomatique cette semaine à New York, mais « the place to be » – l’endroit où il faut être, se montrer – n’est pas forcément là où on pourrait l’imaginer… en marge de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU), l’ancien président Bill Clinton a ouvert la 8ème réunion annuelle de sa fondation, la Clinton Global Initiative. Des responsables politiques du monde entier vont s’y presser pendant trois jours – du 23 au 25 septembre -, Barack Obama et Mitt Romney s’y succéderont. La raison ? Au-delà de la sympathie que semble susciter l’ancien président démocrate, douze ans après avoir quitté la Maison Blanche, c’est un état d’esprit qu’ils viendront célébrer, dont ils chercheront à s’imprégner : l’optimisme – malgré tout -, l’optimisme comme moteur de la résolution des crises mondiales, une foi et une détermination façon Bill Clinton.

Un acteur incontournable sur la scène internationale

La reine Rania de Jordanie, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim, le président de Wal-mart Michael DukeBill Clinton les a chaleureusement salués, lors de la session inaugurale de la réunion annuelle : « Alors que s’ouvre la 8ème réunion annuelle de la CGI, je tiens à faire part de ma plus profonde reconnaissance à tous les acteurs respectés présents à nos côtés pour encourager à des actions globales et changer le cours de tant de vies à travers le monde », a déclaré l’ancien président des États-Unis. « Leur dévouement nous rappelle que la recherche de solutions internationales aux problèmes du monde doit prendre le pas sur les différences qui nous divisent. »   

Bill Clinton a su se rendre indispensable sur la scène internationale. Qui d’autre que lui peut, sur son seul nom, rassembler autant  de figures internationales ? À ceux déjà cités, se joindront des dirigeants des plus grandes entreprises ou fondations mondiales, des chercheurs et universitaires, des responsables d’organisations internationales, des ministres, des premiers ministres, des chefs d’État – anciens ou actuels.    

Une autorité sur la scène nationale américaine

Mardi 25 septembre. Ce grand raout international sera le théâtre d’un affrontement à distance entre les deux candidats à la présidence des États-Unis : le républicain Mitt Romney ouvrira la séance du jour à 9 heures du matin, tandis que Barack Obama lui succédera à la même tribune à midi. Dans les deux cas, des interventions courtes pour exercice comparatif qui, s’il n’aura sans doute pas d’effets déterminants sur le résultat du scrutin, n’en est pas moins symbolique de la place occupée désormais par Bill Clinton.

Bill Clinton s’est félicité de la présence des deux candidats : « Je suis reconnaissant au président Obama et gouverneur Romney de prendre le temps de se joindre à tous ces leaders qui ont décidé de se mobiliser pour apporter des réponses aux challenges de notre temps à travers la Clinton Global Initiative. La CGI repose sur un esprit non-partisan, sur des collaborations entre différents secteurs de la société. »

Barack Obama sait qu’il peut compter sur son soutien, comme, début septembre, lors de la convention national démocrate de Charlotte. Mitt Romney cherche, quant à lui, à se forger une stature internationale qui lui fait, jusqu’à présent, cruellement défaut.

Pour l’un comme pour l’autre, une certaine proximité avec Bill Clinton ne peut nuire. Et s’il portait bonheur, lui qui a su se faire réélire triomphalement en 1996, lui qui a su quitter la Maison Blanche à des niveaux de popularité sans précédent, alors qu’il sortait à peine d’un scandale colossal qui avait failli lui valoir d’être « empêché » et destitué – une affaire de cigare…

De la hauteur pour un ancien président

Par tradition, les anciens présidents américains demeurent impliqués – parfois même associés – dans la vie publique, en particulier sur les thématiques globales. Au point que certains d’entre eux – on pense à George Bush senior, mais surtout à Jimmy Carter – ont des bilans plus probants comme ex-présidents… Reste que Bill Clinton a une dimension sans précédent, comme la « statue du commandeur » sur la scène internationale. Une posture, une position qui ne pourrait que croître dans les années à venir, que sa femme, Hillary Clinton, se lance dans la présidentielle 2016 ou pas…

À la recherche du temps perdu… et d’explications

Au-delà du charme, des compétences et de l’intelligence politique du 42ème président des États-Unis, c’est peut-être aussi une forme de nostalgie qui explique cette « Clinton-mania ».

Les années Clinton – de janvier 1993 à janvier 2001 – n’étaient certes pas un âge d’or, mais ce sont sans doute pour les Américains, comme pour une large partie du monde, des années de relative insouciance où, au lendemain de la chute du bloc soviétique et alors que s’engageait une révolution technologique sans précédent autour de l’Internet, une certaine forme d’optimisme paraissait autorisée dans l’approche de l’avenir – « fin de l’Histoire » ou pas…

Ce sentiment d’optimisme a aujourd’hui disparu, mais Bill Clinton, pour sa part, n’en démord pas. À la tête de la Clinton Global Initiative, comme devant les foules démocrate en campagne pour Barack Obama ou sur les plateaux de télévision ce week-end aux États-Unis, il délivre son message en éternel optimiste pragmatique. Barack Obama l’a surnommé « l’explicateur en chef », un compliment d’autant plus grand que, précisément, c’est de pédagogie dont manque cruellement le président sortant.

Bill Clinton suppléera aussi, d’une certaine manière, Barack Obama en recevant, pour la clôture de « son » sommet, Mohamed Morsi, le président égyptien, et, un peu plus tôt, Mohammed al-Magaryef, le nouveau président libyen… Bill Clinton, président un jour, président toujours…

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