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Harlem Désir: de SOS Racisme au PS, parcours d’un militant

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C’est officiel, Harlem Désir a été choisi par le tandem Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault pour mener la motion majoritaire du PS. « Si les militants y adhèrent le 11 octobre, et votent pour notre candidat le 18 octobre, Harlem Désir sera le premier secrétaire du parti socialiste conformément à nos règles », indiquait ce mercredi matin un communiqué du parti. Mais que connaît-on de cet ancien président médiatique de SOS Racisme ?

À l’automne 2011, on l’a vu assurer l’intérim de la direction du parti socialiste. Une mission plutôt réussie, au vu des multiples soutiens qu’il a engrangés par la suite, surtout au sein du nouveau gouvernement, tels que Manuel Valls ou Vincent Peillon. Mais le parti n’était pas allé le chercher par hasard. Numéro 2 du parti depuis 2008, il a su gravir les échelons au grès des divisions de sa famille politique, même si certains lui reprochent son manque de charisme.

Syndicaliste étudiant et militant anti-raciste

Fils d’un père martiniquais et d’une mère alsacienne, Harlem Désir s’est très tôt engagé, dans le syndicat étudiant UNEF-ID dont il est membre du bureau national. Catholique formé aux Jeunesses communistes révolutionnaires (JCR) et au Mouvement d’Action syndicale (MAS), il entre au PS en 1982 et, de 1984 à 1992, il prend la tête de SOS Racisme. À cette époque, c’est une « vedette » médiatique, il écume les plateaux télé et les manifestations à grand spectacle. En 1988, il appellera à voter pour François Mitterrand.

L’entrée en politique : de Génération écologie au Parti socialiste

D’abord engagé à Génération écologie, Harlem Désir choisit le Parti socialiste. Il entre au Conseil national du parti en 1994, et dans la direction en 1997. Élu député européen en 1999, il a été réélu en 2004 et en 2009. Pendant son mandat, il occupe les postes de vice-président du groupe socialiste en charge des dossiers économiques, et rapporteur du Parlement de Strasbourg sur la réforme de l’OMC.

Lors du congrès de Reims du Parti socialiste de 2008, Harlem Désir soutient la candidature de Bertrand Delanoë. Après l’élection de Martine Aubry à la fonction de première secrétaire, il est nommé secrétaire national chargé de la coordination, un poste considéré comme celui de numéro 2 du PS.

Prendre la tête du PS

Harlem Désir n’a jamais caché son intention de prendre la direction du parti : « Dans ce moment, on a besoin que les socialistes dans leur diversité se rassemblent et j’ai montré ma capacité à rassembler », avait-il lancé. « Je suis le candidat de la démocratie militante, du rassemblement qui est indispensable pour soutenir le président de la République et de la poursuite de la rénovation » du PS engagée par Martine Aubry, avait-il ajouté.

À 52 ans, il souhaite l’unité du parti et, dans la ligne de Martine Aubry, la mise en place d’un statut de l’élu local, pour combattre le cumul des mandats. Cependant sa désignation n’a pas été très bien vue de l’opposition mais aussi de certains membres du parti qui ne se sont pas sentis à l’aise avec ce mode de désignation.

Son passé judiciaire aussi lui a attiré de nombreuses critiques. Il a été condamné en 1998 à dix-huit mois de prison avec sursis et 30 000 francs (4 500 euros) d’amende pour avoir reçu des salaires fictifs d’une association lilloise en 1986 et 1987.

Quoiqu’il en soit, il faut croire que cette désignation est validée aux plus hautes sphères de l’État, qui voient en lui un fidèle soutien au gouvernement en cas d’échec aux élections locales et européennes en 2014.

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