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La drôle de veillée funèbre d’Alain Resnais

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Antoine d’Anthac, homme de théâtre, convoque par-delà sa mort, dans un château provençal, treize amis qui ont interprété sa pièce « Eurydice ». Dans une vidéo enregistrée avant de mourir, il leur demande de visionner une captation des répétitions de cette pièce jouée par une jeune troupe, la compagnie de la Colombe. Alors que la vidéo passe à l’écran, les invités retrouvent leurs rôles et se mettent à jouer comme si c’était leur propre histoire.

Les dialogues de Jean Anouilh

À presque 90 ans, Alain Resnais adapte à sa manière deux pièces de Jean Anouilh : « Eurydice » et « Cher Antoine ou l’amour raté ». Il raconte avoir rencontré le dramaturge « une fois chez des amis à lui » . «  Il n’y avait pas assez de sièges dans le salon, alors je me suis installé sur la moquette, lui sur le canapé et il m’a dit : « Bientôt, vous ne pourrez plus faire cela. » », se souvient-il dans une interview au JDD. Le cinéaste confie avoir été « profondément ému » par « Eurydice ». « Avec mon producteur Jean-Louis Livi, je l’ai choisie car une pièce permet de travailler vite. Ce n’est pas négligeable compte tenu des « dates de péremption » car je ne prétends pas dépasser 100 ans », déclare-t-il. 

Un hymne au cinéma et au théâtre

Dans ce spectacle en abyme, les comédiens, comme le spectateur, revivent l’intensité et l’émotion de leurs histoires d’amour de jeunesse. L’écoulement du temps et la mort, deux thèmes récurrents dans le cinéma d’Alain Resnais, sont également omniprésents dans ce dernier long métrage. Comme un miroir, le film met en lumière des oppositions : le théâtre face au cinéma, ou encore la nouvelle génération face aux anciens, tout en rendant hommage au septième art et au théâtre. Enfin, le casting, grandiose, rassemble une dizaine de comédiens : Sabine Azéma, Pierre Arditi, Mathieu Amalric, Anne Consigny, Anny Duperey et d’autres fidèles du cinéaste.  

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