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Le conte mortifère si jouissif de Patrice Leconte

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« Le magasin des suicides » : un conte macabre exquis

« Mort ou remboursé : c’est notre devise » : le ton est donné. L’adaptation du best-seller de Jean Teulé, paru en juillet 2007, mis en images par Patrice Leconte, nous plonge dans l’univers morbide d’une ville où les gens n’ont plus goût à rien. La preuve : la boutique la plus en vogue est un magasin de suicides tenu par la famille Tuvache. Armes, cordes, outils, poisons en tous genres : il y a tout le matériel nécessaire pour en finir dans cette boutique qui ne connaît pas la crise ! Mais ce commerce florissant est menacé à la naissance d’Alan Tuvache, le petit dernier. Les problèmes commencent : il est la joie de vivre incarnée….

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Patrice Leconte effleure l’univers funèbre de Tim Burton

« Avec la crise qui vous défrise, quoi de plus doux qu’une mort exquise, Soyez lucides et pas timides, Y’a pas à dire, Vive le suicide !… » chantent à tue-tête Mishima, le père, Lucrèce, la mère et les enfants, Vincent et Marilyn Tuvache. Les parenthèses chantées, comme le graphisme fantaisiste, la noirceur et l’esprit décalé du film lui donnent des élans à la Tim Burton.

« Un hymne à la vie »

« Si on parle de la mort, forcément on parle de la vie, qui est plus forte que tout », explique Patrice Leconte. Car, derrière l’aspect sombre et sinistre du « Magasin des suicides », « il y a un message positif », souligne le réalisateur. « Le film est vraiment un hymne à la vie, c’est un film euphorique, enthousiaste. La vie passe son temps à nous réserver des mauvaises et des bonnes surprises, il y a des creux de vague épouvantables, mais forcément ça remonte, il faut laisser faire le cours des marées ».

Après les « Bronzés », « Le Mari de la coiffeuse », « Ridicule », Patrice Leconte réalise ainsi son premier film d’animation, en 2D relief, reproduisant l’effet des livres pop-up. Jean Teulé a déclaré avoir été « soufflé » par la transposition à l’écran de son oeuvre. « Le film m’a épaté. C’est un film de metteur en scène, foisonnant, qui pétille à chaque image, la caméra est partout aussi, sans doute parce que l’animation offre une plus grande liberté que les prises de vues réelles ».

 

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