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«Les islamistes radicaux ne sont qu’une minorité»

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L’Amérique et ses alliés ont eut à affronter trois idéologies. Le Fascisme, né en Allemagne nazi et vaincu en Europe. Le Communisme, poussé par la Russie et affronté sur un plan mondial et désormais en voie de s’éteindre, et enfin l’extrémisme islamique, qui a explosé sur le sol américain le 11 septembre 2001, enraciné dans les pays arabes du Moyen-Orient et qui, à la lumière de récents événements, est toujours bien parmi nous.

Des millions de musulmans ne veulent pas vivre sous l’emprise des salafistes

Après le meurtre de nos diplomates américains, la violation de nos ambassades, il pourrait être tentant de simplement détruire le monde arabe. Nous ne devrions pas donner cette victoire aux extrémistes islamiques.

Durant un temps, pendant la guerre froide, j’étais directeur de Voice of America, la radio, fondée par le gouvernement américain, qui délivrait les nouvelles véritables de l’Amérique et du monde aux nations captives. J’ai été secoué par les lettres qui me parvenaient, par des chemins tortueux, de Russes opposés au régime communiste qui, au prix de quelques risques, prenaient leurs radios à ondes courtes dehors, la nuit, dans les forêts de bouleaux enneigées, pour écouter nos émissions. « Vous entretenez la flamme de la liberté qui est en nous ». C’était ce qu’un de ces hommes m’avait écrit.

Malgré l’horreur des attaques perpétrées contre les installations américaines dans le monde islamique, des millions de musulmans ne veulent pas vivre sous l’emprise de Ansar al Sharia [groupe salafiste radical, ndlr], ou les vestiges d’Al-Qaïda.

Des milliers de musulmans servent l’armée américaine

Des millions d’Égyptiens n’ont pas voté pour les Frères Musulmans. Beaucoup de Libyens sont choqués par les atrocités se produisant à Benghazi. La Tunisie est le lieu de naissance du Printemps arabe, qui a initié la disparition des régimes dictatoriaux du monde arabe. Clairement, un nombre important de musulmans dans les terres non-arabes de l’Iran sont opposés à la clique d’islamiques qui dirige le pays. Les Etats musulmans modérés comme l’Indonésie et la Turquie ne sont pas des menaces pour l’Amérique.

Près de trois millions de musulmans vivent paisiblement aux États-Unis, seule une poignée de gens mauvais sont auteurs d’actes terroristes. Des milliers de musulmans servent l’armée américaine. Dans un monde où les démographes estiment qu’un jour, un homme sur trois sera musulman, les Américains ne peuvent vivre isolés.

Aider au développement d’une vraie liberté dans le monde islamique sera difficile et lent

Les États-Unis ont été construits sur le postulat que tout homme, américain ou non, devrait être libre. Mettre fin aux tyrannies du régime nazi et du régime communiste a pris des dizaines d’années. Aider au développement d’une vraie liberté et de la prospérité dans le monde islamique sera difficile et lent. Nous ne devrions pas être naïfs. Il faut aimer sans tout permettre.

Nous devrions être assurés dans notre lutte contre le terrorisme et inflexible avec les régimes qui donnent refuge aux personnes perpétrant ces actes. Nous devrions affirmer sans avoir de remords les valeurs de l’Amérique et nos politiques. Notre santé et notre énergie ne devraient aider que les gouvernements poussant au développement démocratique de leurs pays et construisant leurs économies. La promotion des droits des femmes arabes, dont 50 % sont encore illettrés et étouffés, devrait être impérative.

Mettre l’ensemble des musulmans et une poignée d’extrémistes dans le même panier ne mènerait à rien.

John Hugues est détenteur d’un Prix Pulitzer pour reportage international. Il est l’ancien rédacteur en chef du Christian Science Monitor, a été l’assistant du Secrétaire d’État américain et assistant du Secrétaire général aux Nations-Unies

Global Post/ Adaptation Stéphan Harraudeau pour JOL Press

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