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«Les saveurs du palais»: dans les cuisines privées de l’Élysée

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Du Périgord à l’Antartique, en passant par l’Élysée

Hortense Laborie (Catherine Frot), cuisinière réputée, mène une vie tranquille dans le Périgord, jusqu’au jour où le président François Mitterrand (Jean d’Ormesson), la nomme responsable de ses repas personnels à l’Élysée. Sa cuisine authentique séduit le Président, mais cette femme au caractère bien trempé sera confrontée aux jalousies des chefs de la cuisine centrale. Tiré d’une histoire vraie, le film croise habilement les souvenirs d’Hortense au Palais de l’Élysée et ceux de sa mission de cantinière sur une base scientifique perdue en Antarctique.  

Le réalisateur Christian Vincent a tout de suite su qu’il tenait quelque chose d’« incroyablement fort et d’original » lorsque le scénariste Etienne Comar lui a parlé de l’histoire de cette femme, Danièle Delpeuch, devenue la cuisinière du président de la République. « J’aimais beaucoup l’idée de pénétrer dans le Palais de l’Élysée par ses sous-sols et d’y montrer ses coulisses », cependant, ce n’était pas suffisant pour faire un film selon le réalisateur. « C’est quand j‘ai découvert qu’après avoir passé deux ans à l’Élysée, cette femme avait postulé pour aller travailler sur une base scientifique perdue de l’océan Antarctique, que j’ai vu le film » souligne-t-il. « Il y avait là deux parcours extrêmement romanesques qui offraient la possibilité d’une construction passionnante. L’occasion d’opposer deux mondes, de montrer un personnage confronté à deux univers totalement opposés ».

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Un bel éloge de la cuisine

Foie gras, Brouillade aux cèpes, truffes, chou-farci au saumon d’Écosse, filet de bœuf… : « Les Saveurs du palais »  fait l’éloge de la cuisine. D’ailleurs le réalisateur ne cache pas sa passion : «  J’ai toujours aimé cuisiner. Ça m’apaise. Et j’aime aussi beaucoup la compagnie des cuisiniers. J’adore les regarder travailler. C’est précis, la cuisine. Ça demande pas mal de technicité et beaucoup de générosité. Pour faire à manger aux autres, il faut être généreux. Il ne faut pas être avare. Et moi, j’aime les gens généreux ».

La gastronomie et le cinéma : deux univers proches

Christian Vincent établit même un intéressant parallèle entre la cuisine et le cinéma : « Je me dis parfois que le cuisinier qui construit son menu se pose les mêmes questions que moi. Comme moi, il travaille sur une matière vivante. Il joue sur les couleurs, sur les formes et sur les consistances. Il mêle le croquant et le mou, le chaud et le froid, le cru et le cuit ». Comme le réalisateur, le cuisinier doit « rassurer et surprendre ». Deux univers, donc, qui partagent des points communs. 

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