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L’UMP fait bloc sur la question du droit de vote des étrangers

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Mise en ligne, mercredi 19 septembre, une pétition nationale contre le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales a été lancée par le principal parti d’opposition. Lundi 17 septembre, soixante-quinze députés socialistes avaient demandé au chef de l’État de tenir « rapidement » sa promesse sur le sujet. Mais le débat n’a plus le même impact dans le contexte actuel de crispations communautaires.

La pétition souhaite dénoncer « une perspective extrêmement inquiétante pour la cohésion nationale », avec un slogan : « Pour voter, il faut être français ».

Barrer la route au FN ?

Serait-ce la peur de voir le FN s’emparer du sujet qui a poussé l’opposition à prendre les devants ? Quoi qu’il en soit, les arguments sont clairement énoncés, sans équivoque : « C’est en accédant à la nationalité française qu’on accède au droit de vote ». Pas question donc pour l’UMP de faire passer un tel projet de loi.

Et sur le sujet, les deux prétendants à la présidence de l’UMP, Jean-François Copé et François Fillon, sont en parfait accord. Raison de plus pour mobiliser tous les militants et s’attirer les bonnes grâces d’un grand nombre de Français. Et ils auraient tort de s’en priver, car selon un sondage de l’Ifop pour le site Atlantico réalisé, le jour même du lancement de la pétition, 61% des Français seraient opposés au droit de vote des étrangers.

L’UMP dénonce une parade électoraliste du gouvernement

« La gauche donne le droit de vote aux étrangers dès 2013 pour empêcher une vague bleue aux municipales de 2014 », dit le texte de la pétition. « Favoriser le vote communautariste pour compenser la perte du vote populaire, c’est le calcul d’une gauche qui sacrifie l’intérêt général pour garder le pouvoir. »

Parade électoraliste, ou pas, il semblerait que l’appel des soixante-quinze députés ait été entendu puisque, mercredi matin, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault a confirmé sur RTL la préparation d’un projet de loi pour 2013, qui permettrait aux étrangers non communautaires de voter justement pour les municipales de 2014.

« La citoyenneté, ça ne se découpe pas en tranches »

« La citoyenneté, ça ne se découpe pas en tranches », a déclaré, l’ancienne ministre de l’Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, invitée mercredi du Talk Orange-Le Figaro. « Je suis choquée de voir certains députés socialistes demander un référendum sur le traité européen, alors qu’ils refuseraient un référendum sur un sujet aussi majeur que le lien entre citoyenneté et nationalité ».

Lors d’un meeting à Boulogne-Billancourt ce lundi, François Fillon demandait au chef de l’État de « renoncer à ce projet » : « Je lui demande d’être à la hauteur de ses fonctions, il est le garant de l’unité nationale, il sait que ce sujet va créer un débat très violent à l’intérieur de notre pays, il sait que c’est un sujet qui va diviser profondément les Français au moment où l’on n’a pas besoin de se diviser parce que c‘est déjà suffisamment difficile comme ça ».

Un point de rupture majeur

« C’est là pour nous un point de rupture majeur sur lequel il est capital que le peuple français se prononce », a déclaré Jean-François Copé à la presse. « Cette démarche de notre part est une manière aussi de rappeler qu’il y a un parcours d’intégration à accomplir, que chacun de celles et de ceux qui sont étrangers non communautaires sur notre territoire peuvent engager un processus de naturalisation et ainsi d’accession à la citoyenneté française et, dès lors, à l‘ensemble des droits et devoirs afférents », a ajouté le secrétaire général de lUMP.

En avril 1990, Alain Juppé, alors secrétaire général du RPR, avait lancé une pétition contre le droit de vote des étrangers qui avait recueilli au moins 600 000 signatures. L’histoire se renouvellera-t-elle ? C’est en tout cas ce que semble souhaiter Jean-François Copé

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