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Malgré l’interdiction, les manifestations auront-elles lieu?

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Une semaine après la dispersion d’une manifestation non autorisée devant l’ambassade américaine à Paris, pour protester contre le film « Innocence of Muslims », de nouveaux appels à manifester samedi 22 septembre, à Paris, Toulouse, Marseille et Lille notamment, circulent.

La manifestation devant la Grande mosquée de Paris et le rassemblement au Trocadéro, prévus samedi à Paris, ont cependant été interdits par la préfecture de police de Paris. Deux demandes avaient en effet été déposées à la préfecture dans la semaine.

Mais si les organisateurs persistent et maintiennent leur manifestation, ils « risquent six mois d’emprisonnement et 7500 euros d’amende », a indiqué une source policière.

Appels sur les réseaux sociaux

De nombreux jeunes présents au rassemblement du 15 septembre, place de la Concorde, à deux pas de l’ambassade américaine, ont expliqué s’être déplacés après avoir reçu des SMS, des tweets, ou encore grâce aux pages Facebook qui ont délivré des informations sur le lieu et l’heure de l’évènement. 

La page Facebook « Manifestation à Paris contre le film « Innoncence of Muslims » », créée le mercredi 12 septembre, semble avoir été le point de ralliement principal. Or, depuis l’interdiction de la préfecture, la page a discrètement disparu dans la nuit de mercredi à jeudi. Et, selon le Monde, les administrateurs de la page ont posté mardi 18 septembre : « Nous n’avons pas eu l’autorisation de la préfecture malgré nos arguments solides. (…) Sans autorisation, les risques sont multipliés par 10. Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre la responsabilité d’un tel évènement et des conséquences qui peuvent en suivre. »

Appels au calme de figures musulmanes

« Il ne faut absolument pas manifester », a lancé Tariq Ramadan, jeudi, sur Europe 1. «  Si notre coeur est blessé, notre intelligence doit avoir la dignité de ne pas répondre et de regarder au-delà, ça c’est la réponse qu’il faut donner ».

Un avis que partage le président du conseil régional du culte musulman de Paca, Abderrahmane Ghoul : « La meilleure réponse à ces provocations gratuites, c’est le silence », explique-t-il au Parisien. « Chaque musulman doit veiller à donner une bonne image de l’islam. Une manifestation ne règlera pas le problème, bien au contraire. Les musulmans de France doivent s’habituer à ce que n’importe qui puisse mettre ce qu’il veut sur Internet ».

Renforcement policier

Reste à savoir si certains braveront ces interdictions. Un dispositif policier spécifique est, malgré tout, à l’étude à Paris pour samedi. « On peut estimer qu’entre 600 et 700 policiers supplémentaires, par rapport aux fonctionnaires déjà de permanence ce week-end, vont être disposés sur la voie publique à Paris et en proche banlieue », confie au Parisien un haut fonctionnaire. « Les transport en commun vont également faire l’objet d’une surveillance particulière ».

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