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Oméga-3: la grande déception?

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Il n’y aurait pas de corrélation entre la prise d’acides gras oméga-3 et une réduction de la mortalité, d’origine cardiovasculaire en particulier. Et pourtant… ils jouissaient jusqu’alors d’une excellente réputation.

Mais voilà, le « Journal of the American Medical Association » (JAMA) a publié ce mercredi 12 septembre une étude qui ébranle toutes ces certitudes : « Sur les 68 680 participants à ces travaux, 7044 décès ont été enregistrés dont 3993 à la suite d’une crise cardiaque et 1490 d’un accident vasculaire cérébral », peut-on lire. « Nos résultats ne justifient pas le recours aux oméga-3 dans la pratique clinique quotidienne ou comme recommandation en complément alimentaire », a ajouté le Dr Evangelos Rizos, principal auteur de cette étude.

Les avis des chercheurs divergent

Les oméga-3, que l’on trouve en grandes quantités dans certains poissons gras – comme le saumon -, dans les graines de chia, le lin, la noix, la cameline, le colza et le soja, sont des acides gras dits « essentiels », car l’organisme humain en a absolument besoin mais ne peut les produire lui-même. Cette excellente réputation a fait naître un marché de compléments alimentaires florissant. Seulement, les autorités sanitaires ne sont pas unanimes sur les bienfaits de ces acides gras.<!–jolstore–>

Dans son livre GuérirDavid Servan-Schreiber, par exemple, présentait les oméga-3 comme un outil important de la médecine des émotions. Dans le même temps il n’hésitait pas à encourager la prise de compléments alimentaires riches en omega-3 : « Notre alimentation étant souvent carencée en oméga-3, une prise de compléments alimentaires peut s’avérer bénéfique. Notamment s’ils contiennent de l’EPA, qui est le plus efficace sur l’humeur. J’ai mis au point un test permettant de mesurer son équilibre émotionnel. Ce que je préconise, c’est de faire le test, puis de prendre un complément pendant trois mois. En refaisant alors le test, on pourra évaluer les effets de cette supplémentation », avait-il déclaré au site Doctissimo en septembre 2003. 

C’est dans ce contexte que l’équipe de chercheurs de l’université de Ioannina en Grèce a voulu analyser vingt études qui examinaient l’effet préventif des oméga-3, en particulier dans le domaine cardiovasculaire.

L’omega-3 ne prévient pas contre les maladies cardiovasculaires

L’étude n’établit aucun lien entre la consommation d’omega-3 et une diminution du risque de mortalité, toutes causes confondues, « de décès d’origine cardiaque, de mort subite, de décès après infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral ».

Les acides gras oméga-3 n’agissent donc pas comme des outils de prévention cardiovasculaire globale. Mais que cela ne nous empêche pas de manger du poisson, dont les apports restent excellents pour la santé… 

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