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Plongée dans les coulisses du club mythique du PSG

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Zlatan Ibrahimovic, Thiago Silva, Alex et Pastore… Quatre buts face au Dinamo de Kiev pour cette première journée de Ligue des Champions. En un match et une première mi-temps proche de la perfection, c’est tout le recrutement de Carlo Ancelotti qui paraissait justifié, comme si toutes les hésitations de Ligue 1 étaient oubliées. Décidément, le Paris Saint-Germain n’est pas un club comme les autres…

Le club aurait pu être rétrogradé en Ligue 2 à l’issue de la saison 2007-2008 et ainsi se voir rayé de la carte du football professionnel. Une femme a failli en devenir la présidente. Et un de ses joueurs en est venu à frapper un dirigeant ! C’est tout ça le PSG. Au travers d’anecdotes inédites, parfois insolites, cet ouvrage nous invite à une plongée dans les coulisses sportives et extra-sportives du Paris-Saint-Germain.

Extraits de PSG Confidentiel d’Arnaud Hermant

PSG. Trois lettres parfois raillées ou travesties en slogan moqueur, du genre Paris Sans Génie. Mais ce sigle suscite aussi admiration et jalousie. Dire que le club parisien n’est pareil à aucun autre relève de l’évidence. Pourtant c’est tellement vrai ! En quarante-deux ans d’existence, le PSG s’est forgé une histoire unique, où s’entrechoquent les succès et les infortunes. Il a déjà glané quatorze trophées majeurs : deux titres de champion de France, en 1986 et 1994, une coupe d’Europe, en 1996, et onze succès dans les coupes nationales. Il a déjà dû affronter deux passages devant la justice : l’un dans les années soixante-dix, pour l’affaire de la double billetterie qui a coûté son poste de président au couturier Daniel Hechter ; l’autre plus récemment pour des transferts frauduleux de joueurs entre 1998 et 2003, sous l’ère Canal +.

Le PSG possède une qualité exceptionnelle – qui s’apparente parfois à un défaut : il peut créer et renouveler lui-même son actualité, heureuse ou dramatique. Cela le rend irritant, attachant et déroutant à la fois. Par exemple, au PSG, on trouve un coursier sans… permis de conduire : Moussa Sarr, le frère de Boubacar, ancien joueur et entraîneur adjoint du club. Salarié depuis plus de vingt ans, Moussa se déplace à pied ou en métro. Il ne conduit donc pas de voiture mais pas non plus de moto ni de scooter. Il y a quelques années, sous la présidence de Michel Denisot, Jean-Michel Moutier, alors directeur sportif, avait besoin des services de Moussa Sarr pour porter un contrat de joueur en urgence à la Ligue de football professionnel. « Je le cherche et on me répond qu’il est allé à la Fédération française de football, se souvient Moutier. Je demande alors où est l’autre coursier. Et on me dit qu’il est parti “accompagner Moussa[1]”… »

Au PSG, au début des années 2000, on trouvait aussi du Viagra dans la pharmacie de l’équipe professionnelle. C’est le staff médical qui l’achetait pour l’un des masseurs. Un ex-président du PSG, Francis Graille, découvre un jour, dans son effectif, un joueur dont il ne soupçonnait même pas l’existence. « Je venais d’arriver depuis quelques semaines et un après-midi, se souvient-il, ma secrétaire me confie qu’il y a un gars à l’accueil du Parc des Princes se présentant comme footballeur professionnel du PSG et souhaitant me rencontrer. Je demande son nom. “Rabiu Baita”, me dit-elle. Je ne l’ai pas dans ma liste. Je me renseigne auprès de Pierre Frelot, ancien directeur général du club. Il m’explique que c’est bien un de nos joueurs mais qu’il n’a plus de contrat[2]. » Bienvenue au PSG ! Francis Graille vient de mettre la main, bien malgré lui, sur l’un des dossiers qui déboucheront, quelques mois plus tard, sur le fameux procès des transferts frauduleux du club entre 1998 et 2003. Dans cette affaire, Graille sera condamné à huit mois de prison avec sursis.

L’ancien dirigeant a fait appel. Rabiu Baita a servi à payer son compatriote, la vedette nigériane Jay-Jay Okocha, quand celui-ci a signé au club à l’été 1998. Comme c’est la règle avec les joueurs étrangers, leurs rémunérations sont nettes de charge et d’impôt. Okocha n’a pas échappé à cette pratique. En France, la fiscalité élevée par rapport à d’autres pays européens complique le recrutement d’éléments prestigieux non français. Pour dribbler le fisc et l’Urssaf, les dirigeants des clubs français ont trouvé des artifices.

Comme le recrutement virtuel d’un joueur, en l’espèce Rabiu Baita. Le PSG a ainsi versé une indemnité de 2,6 millions d’euros au club belge de Mons auquel appartenait le jeune Baita, dont 2,2 millions virés dans une banque suisse, la SG Private Banking, sur un compte au nom de « Dani », alias Jay-Jay Okocha. Quant à Baita, il n’a jamais mis les crampons au PSG. Sauf ce jour de l’été 2003 où il a demandé à rencontrer Francis Graille

[1] Entretien avec l’auteur en février 2012.

[2] Entretien avec l’auteur en mars 2012.

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