Site icon La Revue Internationale

Québec: un scrutin «historique» pour le député Alexandre Cloutier

alexandre-cloutier-depute.jpgalexandre-cloutier-depute.jpg

[image:1,l]

Les Québécois ont voté et ont choisi Pauline Marois pour devenir leur nouvelle Première ministre. Le Parti Québécois est sorti vainqueur de ces élections anticipées qu’avait organisées le Premier ministre sortant, Jean Charest.

Une victoire remportée de justesse puisque le Parti Québécois a remporté 32% des voix, soit 54 des 125 sièges de l’Assemblée, juste devant le Parti Libéral qui perd 14 sièges avec 31% des voix (50 députés). La troisième place est attribuée à la Coalition Avenir Québec (CAQ) de François Legault qui réunit 27% des suffrages, soit 19 sièges.

Après neuf années passées dans l’opposition, le Parti Québécois reprend donc les rênes du gouvernement et Pauline Marois devient ainsi la première Première ministre de l’histoire du Québec.

Alexandre Cloutier est député du Parti Québécois depuis le 26 mars 2007. Réélu le 4 septembre dernier, pour la circonscription de Lac-Saint-Jean, Alexandre Cloutier estime que le Parti Québécois, bien que n’ayant pas obtenu la majorité absolue des sièges, saura former un gouvernement de confiance entre toutes les forces en présence.

Quelles sont vos réactions à la suite de la victoire du Parti Québécois aux élections provinciales du Québec ?

C’est un évènement très heureux et nous nous réjouissons de cette victoire. Nous nous réjouissons particulièrement de la confiance que nous ont accordée les Québécois. Bien entendu, cette victoire est en demi-teinte puisque le Parti Québécois est victorieux mais a obtenu ce mandat dans un gouvernement minoritaire. C’est un défi mais également une mission que nous confient les Québécois de tendre la main aux partis en présence à l’Assemblée nationale. Nous relèverons ce défi, nous formerons un gouvernement de confiance qui saura trouver les compromis nécessaires.

Pauline Marois est devenue la première femme Premier ministre du Québec. C’est un moment historique de notre démocratie. Elle compte bien diriger le Québec d’une main responsable et en étant respectueuse des valeurs des Québécois.

Le Parti Québécois n’est pas majoritaire et devra intégrer les autres partis dans sa gouvernance, parmi eux, le Parti libéral et la Coalition Avenir Québec. Comment envisagez-vous la formation de cette coalition ?

Il est encore tôt pour parler de réorganisation mais une chose est sûre, le gouvernement de Pauline Marois sera un gouvernement de collaboration et non pas de confrontation. Cette question sera étudiée dans les prochains jours par la nouvelle Première ministre et le gouvernement sera formé de manière à répondre aux sollicitations des Québécois.

Avec l’élection de Pauline Marois, la question du souverainisme et de l’indépendance du Québec va-t-elle de nouveau se poser au Québec ?

Le Parti Québécois n’étant pas majoritaire à l’Assemblée, les députés souverainistes ne sont donc pas majoritaires. Il faut tenir compte de cette réalité. Malgré tout, le Québec sera sous gouvernance souverainiste et c’est de cette manière, par cette gouvernance, que le point de vue souverainiste des Québécois sera porté au Canada.

L’idée d’un référendum sur l’indépendance du Québec pourrait-t-elle germer dans les prochains mois ?

Il n’y a pas de délai fixé pour cette question. Pour le moment, la seule chose certaine est que le point de vue souverainiste sera débattu avec vigueur devant le Parlement fédéral. Mais aucun échéancier ne peut être fixé sur cette question.

Pensez-vous que la victoire du Parti Québécois marque l’échec de la tentative de Jean Charest d’organiser des élections anticipées pour briguer un quatrième mandat ?

Durant ces élections, les Québécois ont choisi la voie du changement mais cette décision a été mesurée. Nous interprétons ces résultats tels que les Québécois nous le demandent. Nous sommes dans un gouvernement minoritaire. Les Québécois ont décidé qu’il était temps pour Jean Charest de laisser sa place, mais ils nous ont également demandé de faire nos preuves. C’est ce que nous ferons.

Comment envisagez-vous cette collaboration avec le Parti Libéral de Jean Charest ?

Cette collaboration sera délicate, puisqu’il existe de nombreuses divergences d’opinion fondamentales entre nos deux partis. Notamment sur les questions de laïcité, de langue française et sur le problème de la Loi 78, promulguée par Jean Charest pour limiter le droit à la manifestation des étudiants durant le « Printemps érable ». Sur cet enjeu, nos points de vue sont diamétralement opposés. Nous devrons faire valoir notre point de vue à l’Assemblée nationale pour toutes les lois qui nécessiteront une modification législative. Certaines mesures, en revanche, ne nécessiteront pas de vote à l’Assemblée et pourront être directement promulguées par le gouvernement.

Parmi ces mesures, quelles sont celles qui seront à l’ordre du jour des premières semaines du mandat de Pauline Marois ?

La Première ministre se chargera de définir l’agenda politique des premiers mois. Pauline Marois, quelques jours à peine après son élection, garde pour le moment une certaine prudence.

Ces élections provinciales marquent également l’arrivée sur la scène politique de la Coalition Avenir Québec de François Legault, un ancien membre du Parti Québécois. Pensez-vous que son passé au sein de votre parti puisse faire de lui un allié du Parti Québécois à l’Assemblée ?

François Legault, en quittant le Parti Québécois, pour des divergences d’opinion importantes qu’il avait avec son parti et en formant sa coalition, a modifié son discours et pourra le faire de nouveau. Il y a un désir de confrontation et une attitude de guerrier chez c’est homme qui pourraient en faire un adversaire plutôt qu’un allié. François Legault devra faire preuve de bon-vouloir.

Quitter la version mobile