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Rentrée littéraire 2012, la part belle aux talents confirmés

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En partenariat avec le site Viabooks, JOL Press fait le point sur les grandes tendances de la rentrée littéraire. Quels seront les livres dont on va parler, ceux qui nous feront rêver ou frissonner, ceux qui nous hanteront ou qui nous décevront ? Qui seront les nouveaux talents qu’à chaque rentrée les critiques et les lecteurs espèrent, parfois découvrent ?

Valeurs sûres et gros tirages

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Les chiffres le confirment. 2012 sera l’année des gros tirages. Les éditeurs prônent les valeurs sûres. Amélie Nothomb fête ses vingt ans avec « Barbe Bleue » (Albin Michel). Christine Angot développe son grand succès « L’Inceste » avec « Une semaine de vacances » (Flammarion). Philippe Djian nous rappelle «37,2 le matin » dans « Oh » (Gallimard), Jean Christophe Grangé publie « Kaiken » (Albin Michel). Pour lire les derniers ouvrages de Patrick Modiano, « L’herbe des nuits » (Gallimard) ou de Jean Echenoz « 14 » (Minuit), il faudra patienter le mois d’octobre. Côté étranger, notons la publication du livre devenu un phénomène en quelques mois outre-atlantique. « Fifty Shades of grey », à paraître chez JC Lattès le 17 octobre sous le titre de « Cinquante nuances de gris ».

Cette trilogie sado-maso de E.L James a déjà été vendue à plus de 40 millions d’exemplaires dans le monde… De la même manière, tout le monde attend avec impatience le nouveau roman de JK Rowling, qui écrit désormais pour les adultes et a délaissé Gallimard pour Grasset… Sortie le 27 septembre. Si, côté français, le nouveau roman de J.C Grangé, « Kaïken » (Albin Michel), a été tiré à 200 000 exemplaires, on peut imaginer un chiffre vertigineux pour le roman de celle qui a dépassé toutes les limites avec Harry Potter. Au total, on compte près de 60 titres dont les tirages atteignent ou dépassent les 100 000 exemplaires. Après une année où les élections ont pris les devants de la scène, les éditeurs misent en effet sur les gros calibres.<!–jolstore–>

Les nouvelles pépites, Aurélien Bellanger, Joël Dicker

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L’Histoire encore, mais cette fois-ci plus récente, avec le premier roman d’Aurélien Bellanger, dont tout le monde parle déjà : « La Théorie de l’Information (Gallimard) ». Descendant assumé de Michel Houellebecq, ce jeune auteur de 32 ans nous propose la fulgurante saga d’un génie des réseaux télématiques, un certain Pascal Ertanger. Le rapport à l’Histoire en France est un des sujets de prédilection d’Aurélien Bellanger qui promet. Selon Baptiste Liger, notre confrère du magazine Lire« l’une des réussites de ‘La Théorie de l’Information’ tient à la réunion d’une reconstitution, incroyablement documentée et utilisant de vrais noms, et d’une pure fiction. » Philosophe de formation, ce passionné de Hegel époustoufle et passionne le lecteur sur un sujet à priori plutôt fastidieux…

Autre découverte et non des moindres, le roman de Joël Dicker, « La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert », (Age d’Homme, De Fallois). 600 pages à vous couper le souffle ! Les jurés du prix Goncourt ne s’y sont pas trompés puisqu’ils l’ont sélectionné dans leur première liste ( fait rarissime pour un si jeune auteur). Sous les apparences d’un roman policier, ce jeune auteur suisse de 27 ans dont c’est le deuxième livre, nous emporte dans un texte qui commence par une enquête pour établir l’innocence de l’écrivain Harry Quebert, jugé pour avoir assassiné trente ans plus tôt une fille de quinze ans avec qui il avait eu une liaison. Harry Quebert a un disciple : Marcus, lui-même écrivain en panne d’inspiration qui s’empare de cette affaire pour écrire en quelques semaines l’enquête menée sur ce crime qui a passionné toute l’Amérique. Le titre du livre est déjà choisi : « La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert ». Ce n’est donc plus désormais l’histoire d’une enquête mais l’histoire d’un livre sur une enquête. Le lecteur se retrouve emporté dans une construction en miroir que l’auteur s’applique à développer. 

Au-delà de l’intrigue extrêmement bien ficelée, de New York à la petite ville d’Aurora, le roman tisse quantité de fils autour d’une série de réflexions sur l’Amérique, les défauts de la société moderne, les médias, la justice et l’écriture. Intelligent, dense, très bien mené ce roman est très certainement l’une des grandes révélations de cette rentrée 2012. Le roman sera en librairie le 18 septembre.

Le portrait d’un monde en mutation

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Le dernier roman d’Olivier Adam, « Les Lisières » (Flammarion) pose la question des classes moyennes, considérées comme populaires dès qu’on les voit depuis Saint-Germain-des-Prés, milieu dans lequel son personnage se sent à son tour en lisière. Derrière le personnage des Lisières n’est-ce pas Olivier Adam lui-même, en proie au terrible dilemme de se voir propulsé en haut de l’affiche alors qu’il ne prétend aimer que l‘ombre ?! « Les Lisières » est l’un des romans sur lequel mise Flammarion.

Son abandon des éditions de l’Olivier pour Flammarion se pose comme un changement qui peut difficilement cacher une stratégie dans la course aux prix littéraires. Cela étant dit, la critique est unanime : c’est son roman le plus ambitieux. Il développe avec un certain talent le portrait d’un monde en perdition et nous livre ses angoisses. Excepté son roman « Je vais bien, ne t’en fais pas », « tous les livres d’Olivier Adam choisissent le ‘je’ car, confie-t-il à François Busnel dans Lire, l’emploi du ‘je’ me permet d’être le sismographe des états intérieurs du personnage (…) j’ai besoin de faire corps avec mon personnage.

Egalement porté par la réalité, Philippe Cohen-Grillet dans  « Haut et court » ( La Dilettante) signe un livre qui arrive à vous tenir en haleine de bout en bout, à partir d’un sujet grave, la tuerie d’une famille dans le Pas de Calais, parce qu’il prend le parti de l’humour, parce qu’il dénonce les absurdités d’un système qui exclut. Une belle surprise de rentrée de la part de ce journaliste qui signe un premier livre brillant.

Côté étranger ?

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Si la rentrée littéraire est d’abord axée sur les romans français, il n’en demeure pas moins que, du côté étranger, nous avons cette année de belles surprises. Viabooks reviendra plus largement sur les romans étangers de cette rentrée dans un autre dossier. Mais d’ores et déjà saluons le nouveau roman de Toni Morrison, « Home » (Christian Bourgois). Cette grande dame des lettres américaines, Prix Nobel de littérature 1993, nous livre un texte court comme une longue nouvelle. Remarquable de pureté, ce roman est écrit comme « une partition de musique de chambre, donnant tour à tour la vedette à chaque instrument, à chaque personnage », souligne Christophe Mercier dans Le Figaro littéraire.  

Autre sortie importante et encore une découverte : le premier roman de l’Allemand Eugen Ruge, « Quand la lumière décline », (Les Escales). Une nouvelle fois, le sujet est tourné vers l’histoire contemporaine. Couronné en Allemagne par le Deutscher Buchpreis, équivalent du Goncourt chez nous, il suit le destin d’une famille russo allemande des années cinquante à nos jours, de Mexico à Berlin en passant par Moscou

>Aller sur le site Viabooks pour lire l’article sur la Rentrée littéraire 2012 dans son intégralité

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