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Tour d’horizon planétaire des «Guignols de l’info»

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« Spitting Image », les cousins britanniques des « Guignols »

Avec une longueur d’avance – encore -, les Britanniques, ont été à l’origine de la scène humoristique télévisuelle, influençant les concepteurs des « Guignols de l’Info ». « Spitting Image » – « Portrait craché » – a fait son apparition sur les écrans en 1984. Jusqu’en 1986, près de 15 millions de spectateurs ont suivi les fameuses marionnettes en latex. Politiciens, monde du spectacle, show-bizz : personne n’était à l’abri de ce nouveau « ridicule télévisuel » crée par Roger Law et Peter Fluck.

Caricature de Margaret Thatcher :

Parodie d’une interview avec Tony Blair :

« Les Guignols de l’info », immense succès français

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« Les Guignols de l’info », – ou, plus communément, « Les Guignols » – est une émission satirique bien connue du public français, que l’on doit à Alain de Greef. Diffusés depuis 1988 sur la chaîne Canal+, « Les Guignols », – d’abord « Les Arènes de l’info » –  inluencés par « Spitting Game », de l’autre côté de la Manche, mettent en scène des caricatures de personnalités politiques et du monde du spectacle. En un format de huit minutes, cette parodie de journal télévisé a été créée pour remplacer l’arrêt du JTN des Nuls. C’est en 1991, trois ans après sa création, que l’émission – alors intégrée à « Nulle Part Ailleurs » –  atteint une véritable notoriété.

« La Logique Politique » et ses marionnettes trop audacieuses pour le nouveau pouvoir tunisien

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L’émission satirique politique lancée en mars 2012 sur la chaîne tunisienne, a réussi à s’imposer pendant le ramadan sur un rythme quotidien. Ce carton d’audience, se moquait ouvertement des dirigeants tunisiens et du parti islamiste Ennahda, qui domine le gouvernement. L’émission s’est arrêtée brusquement la semaine dernière après des « pressions indirectes » du gouvernement. Une nouvelle affaire qui révèle les limites de la liberté d’expression en Tunisie.

Extrait d’une parodie de clips de rap (diffusée pendant le ramadan), mettant en scène Rached Ghannouchi, le leader d’Ennahda, Hamadi Jebali, le Premier ministre tunisien, et un jeune salafiste :

Traduction (Site Libération) : « Laissez Ennahda, laissez Ennahda / ô, opposition, occupe-toi de tes affaires une seconde / Le gouvernement d’Ennahda, malgré tout ce qu’il fait, est bon / ô mon dieu, fais qu’Ennahda soit vainqueur / C’est le mois saint de ramadan et on a fermé les cafés / (…) / Vous êtes incapables de vous opposer, opposition relaxez-vous / On a avec nous les Etats-Unis et le Qatar / Si tu t’opposes à Ennahda, ta vie est en danger / A part Ennahda, il n’y a pas d’alternative / Et celui qui s’oppose est un franc-maçon, un traître ».

Autre vidéo mettant en scène Rached Ghannouchi, Hamadi Jebali et Moncef Marzouki, président de la République tunisienne :

« Koukly », des « Guignols » sous l’ère Poutine, possible?…

La satire politique serait-elle clandestine en Russie ? Elle est en tout cas très rare dans le pays. Koukly, une émission politique de marionnettes créée par Viktor Chenderovitch dans les années 1990, a été déprogrammée de la chaîne NTV en 2002.  A 6000 dollars l’unité, ces marionnettes fabriquées sous licence française pouvaient rassembler jusqu’à 80 millions de téléspectateurs chaque semaine.  « Nous vivons dans un Etat autoritaire, mais pas totalitaire. La satire s’est simplement réfugiée sur Internet, à la radio, dans la littérature et dans les blagues que se racontent les gens », avait déclaré Viktor Chenderovitch à Courrier InternationalL’émission russe qui dénonçait la guerre en Tchétchénie, tout en caricaturant les personnalités politiques du pays, s’est arrêtée deux ans après l’arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir.

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