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À l’UMP, le marathon des ralliements entame son sprint final

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François Fillon et Jean-François Copé, tous deux candidats à la présidence de l’UMP, participeront le 25 octobre à l’émission politique « Des paroles et des actes » sur France 2, a annoncé la chaîne mardi 2 octobre dans un communiqué. On ne sait pas encore s’il y aura un débat entre les deux hommes, mais les équipes des candidats semblent plus que jamais déterminées. L’heure est au passage en revue des troupes.

Si les sondages, qui donnent François Fillon gagnant, sont discutés, les soutiens, eux, sont des indicateurs intéressants. Et dans cette dernière ligne droite, la course aux ralliements s’est engagée vigoureusement. Chacun peut compter sur le soutien d’un ancien Premier ministre : Jean-François Copé s’est assuré l’appui de Jean-Pierre Raffarin, et François Fillon celui d’Edouard Balladur.

Les parlementaires donnent l’avantage à François Fillon

Au Sénat et à l’Assemblée, l’ancien Premier ministre aurait réuni plus de soutiens que son rival. Selon une enquête du Monde, il serait soutenu par 150 parlementaires, contre 98 pour Jean-François Copé. À cette heure, 75% des députés et sénateurs auraient tranché.

Le secrétaire général de l’UMP, que l’on croyait très soutenu à l’Assemblée pour avoir occupé pendant de nombreuses années le poste de président du groupe UMP dans l’hémicycle, aurait moins de soutiens que François Fillon. 70 députés le soutiendraient contre 79 pour l’ancien Premier ministre. Son réseau n’aura-t-il pas suffi ?

Sans surprise, le Sénat donne un soutien massif à François Fillon : 71 ralliements contre 28 pour Jean-François Copé.

Reste une inconnue : ceux qui voulaient concourir à la présidence de l’UMP et qui n’y sont pas parvenus faute de parrainages suffisants. Xavier BertrandNathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire, ne se prononcent pas mais iront voter, et ceux qui croyaient en eux aussi.

L’équipe de Jean-François Copé se rassure : les dirigeants du parti ne sont pas forcément représentatifs des quelques 264 000 militants à jour de cotisation.

Les femmes pencheraient pour Jean-François Copé

Dans le Figaro du lundi 1er octobre, un match opposait les deux camps sur le thème de la parité. Valérie Pécresse, ancienne ministre et députée des Yvelines, y soulignait les nombreuses avancées du gouvernement Fillon en faveur des femmes.

À ses côtés, Michèle Tabarot, députée des Alpes-Maritimes, lançait un appel à la relève féminine pour les investitures aux municipales de 2014, tout en affirmant son soutien à Jean-François Copé : « C’est grâce à Jean-François Copé que des postes de vice-président de l’Assemblée nationale et de président de commission ont été dévolus à des femmes », écrivait-elle.

Au final, la tribune de Michèle Tabarot a reçu un soutien de 65 élues, anciennes ministres et parlementaires, dont les médiatiques Rachida Dati et Nadine Morano. Celle de Valérie Pécresse n’a recueillie, quant à elle, que 35 signatures, dont celle de Chantal Jouanno.

Qu’en est-il des fédérations ?

Sur la centaine de fédérations départementales UMP, dix représentent près de 40% du nombre total des adhérents, soit quelques 100 000 militants. Le vote des dirigeants de ces dix fédérations est donc crucial pour les candidats.

Selon le Huffington post, les importantes fédérations de Paris, des Yvelines et du Var seraient acquises à l’ancien Premier ministre, grâce au soutien de Philippe Gougeon et Valérie Pécresse. Celles des Bouches-du-Rhône, du Rhône, du Nord et de Seine-et-Marne pencheraient plus pour Jean-François Copé.

Le match serait en revanche plus serré dans les Hauts-de-Seine et dans les Alpes-Maritimes où les soutiens sont beaucoup plus partagés.

Autres soutiens d’importance : les centristes

Dans un match aussi serré, aucune voix ne peut être négligée. Et si la famille centriste est très importante au sein de l’UMP, leur choix est difficilement prévisible : « Certains d’entre nous font des choix de proximité idéologique et d’autres, des choix stratégiques », explique Jean Leonetti, soutien de François Fillon, au Figaro. « Si François Fillon parvient à rassembler autour de lui des gens aussi différents que moi et Éric Ciotti, assure le député maire d’Antibes, c’est justement parce qu’il ne réduit pas la diversité à des chapelles, des petites organisations anciennes et souvent dépassées », assure-t-il.

Le député du Nord, Marc-Philippe Daubresse, soutien de Jean-François Copé, n’est pas convaincu que l’ancien Premier ministre soit le candidat idéal pour les centristes : « 80% de la centaine de signataires de la motion “la France moderne et humaniste” sont pour Copé, 20% pour Fillon », assure-t-il au Figaro. Cette motion réunit les humanistes avec, à leur tête, Jean-Pierre Raffarin ou encore Jean Leonetti, les libéraux de Luc Chatel et les centristes.

Rien ne semble donc joué. Les militants, appelés à voter pour leur futur président de parti mais aussi pour les motions qui représenteront les différentes familles idéologiques de l’UMP, se réuniront le 18 novembre prochain lors d’un grand congrès. Après le scrutin, un meeting national sera organisé pour annoncer officiellement les résultats.

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