[image:1,l]
Les professionnels de santé sont catégoriques, les colliers de dentition sont dangereux. Dans une récente étude de la Société française de pédiatrie, ils mettent en garde contre les risques d’étranglement ou d’ingestion des perles par les enfants : « Les parents reconnaissent le caractère bénin de la poussée dentaire mais en redoutent les symptômes », expliquent les auteurs de l’étude. « Le risque d’étranglement ne surpasse pas leur crainte de voir l’enfant souffrir », constatent-ils.
Risques élevés
D’après le travail effectué par les docteurs Taillefer, Casasoprana, Casgarigny et Claudet, plusieurs décès infantiles sont là pour rappeler les risques de ces colliers. En 2003, le Service médical d’urgence et de réanimation (SMUR) pédiatrique de l’hôpital de Necker à Paris recensait 30 décès par étranglement, dûs notamment aux colliers de dentition ou autres colliers et chainettes, les enfants s’étant accrochés à un barreau de lit ou à un autre mobilier.
Pourtant, sur 29 parents sondés, 73 % ont estimé que le collier avait des vertus antalgiques et apaisantes sur leur enfant. 55 % d’entre eux pensent que le collier de dentition est une alternative intéressante ou complémentaire à la médecine traditionnelle. 60 % considèrent également que le collier a des vertus protectrices. Pour certains, il s’agit d’une tradition familiale (14 %), d’un objet transitionnel de l’état de bébé à celui d’enfant (30 %), ou encore d’un accessoire ou d’un souvenir de naissance (34 %).
Faut-il interdire les colliers de dentition ?
« En 2000, aux États-Unis, les étranglements par colliers représentaient la première cause de décès traumatique chez l’enfant âgé de moins de un an », expliquent les auteurs de l’étude. C’est pourquoi outre-Atlantique, au Canada ou encore en Australie, les autorités ont demandé aux parents ne pas mettre de colliers aux enfants de moins de trois ans et de les enlever lorsque l’enfant dort ou quand il n’est pas sous la surveillance d’un adulte.
« Faire porter des colliers à de jeunes enfants est dangereux. Cette dangerosité doit être relayée par tous les professionnels de la petite enfance », écrivent les auteurs de l’étude dirigée par Isabelle Claudet, chef du service des urgences pédiatriques du CHU de Toulouse.
Que faire en France ?
Ces colliers d’ambre sont principalement vendus en pharmacie ou sur Internet : « Ce négoce rentable se pratique aux dépens de parents soucieux du bien-être de leurs enfants et prêts à user de tous les moyens existants », explique l’étude qui demande au Conseil de l’ordre des pharmaciens de faire interdire la vente des colliers.
Selon les auteurs, les parents doivent donc être informés des risques d’ingestion des perles mais surtout de strangulation de ces colliers avant que de nouveaux décès soient constatés.