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Brooklyn Nets: «The time is now»

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Après une saison dernière entachée par le lock out* et un calendrier écourté, la NBA reprend ses droit dès demain. Le Heat de Miami, tenant du titre, fait figure encore cette année de grandissime favori, emmené par le trio de choc : LeBron James, Chris Bosh, Dwyane Wade ; l’arrivée de Ray Allen, en provenance de Boston, devrait encore ajouter un peu de magie dans l’effectif des Heats.

Dans la conférence Ouest, la jeune escouade d’Oklahoma City, finaliste malheureux l’année dernière, sera un outsider, les deux prodiges Kevin Durant et Russell Westbrook, champions Olympiques avec le Team USA auront à cœur de confirmer leur extraordinaire saison 2011/2012. À l’Ouest, il faudra cette année compter aussi sur les Los Angeles Lakers, avec l’arrivée de Dwight Howard et l’annonce de Kobe Bryant de mettre fin à sa carrière en 2014, les Californiens auront soif de victoire. Mais ce qui détonne le plus cette année, c’est la présence d’un nouveau nom : les Nets du New Jersey se sont transformés en Brooklyn Nets ! Retour sur une métamorphose

Une franchise sans racines

L’histoire des Nets, qui a débuté en 1967, s’est longtemps écrite dans les marges de la NBA. Souvent raillés et décriés, les Nets n’ont en fait jamais réussi à fédérer autour d’eux un public de fans. La franchise déménage trois fois entre New York et le New Jersey avant de poser définitivement ses bases en 1976 dans le Garden State.

Il faudra attendre les années 2000, et notamment les finales perdues en 2002-2003, pour voir les Nets briller sous l’influence de Jason Kidd, et ensuite grâce au duo qu’il forme avec Vince Carter. Malheureusement, cette résurgence est de courte durée et les Nets, après le départ des deux stars, retombent dans l’oubli. En 2009, il battent même le record du pire début de saison dans la NBA avec 18 défaites en autant de matchs. 

Un milliardaire russe aux commandes : Mikhail Prokhorov 

Voir un oligarque russe investir une partie de sa richesse dans le sport n’est plus une surprise. Pourtant, aux États Unis, la transaction à fait grand bruit. C’est la première fois depuis la création de la NBA qu’un étranger devient propriétaire d’une franchise professionnelle. En 2010, Mikhail Prokhorov a donc dépensé 200 millions de dollars : plus qu’une équipe de basket, il achète surtout un projet.

Depuis 2003, l’ancien propriétaire Bruce Ratner se débattait tant bien que mal pour achever le nouveau stade dans le quartier de Brooklyn. Outre des ennuis financiers causés par la crise, Ratner a aussi dû faire face au mécontentement général de plusieurs habitants du quartiers, expropriés, pour que le projet prenne forme. Finalement, Bruce Ratner décide de vendre le nom du Stade à la banque britannique Barclays, une vente aboutira, mais ne résoudra pas ses problèmes financiers. En mai 2010, Mikhail Prokhorov se voit donc céder la franchise des Nets ainsi que le nouveau stade en construction. 

Au moment de l’achat, le russe confiait au magasine Forbes son réel enthousiasme de pouvoir « combiner sport et affaires ». Il est considéré comme étant le 58ème homme le plus riche du monde et le 7ème de Russie. À Moscou, Prokhorov est surtout connu pour son engagement politique. Après avoir été écarté par le Kremlin de son propre parti Juste Cause, en septembre 2011, il se présente lors des élections présidentielles de 2012 et remporte 7% des suffrages. Beaucoup y voyaient à l’époque un « vrai faux » candidat à la solde de Poutine. Toujours est-il que le personnage a une vraie passion pour le sport, ancien basketteur (il mesure plus de 2m), il a notamment participé financièrement à l’essor du CSK Moscou et est président de la Fédération russe de biathlon. 

Un stade flambant neuf au cœur de Brooklyn

Après trente six ans d’exil dans le New Jersey, les Nets retrouvent New York dans un stade qui aura finalement coûté un milliard de dollars. À la pointe de la technologie, le nouveau stade des Nets veut aussi garder une logique architecturale propre à Brooklyn. En effet, le Barclays Centers est ouvertement inspiré des anciens immeubles en briques rouges implantés dans Brooklyn. Outre l’architecture, les commerces intégrés dans l’enceinte du stade sont tous des enseignes du quartier. Le but est clair : attirer les habitants de Brooklyn dans l’arène et créer un noyau de supporters.

Quoi de mieux, dans un quartier imprégné de culture hip-hop, que de faire appel à Jay-Z – natif de Brooklyn – pour être le porte-étendard des nouvelles couleurs des Nets. Bien qu’actionnaire minoritaire (1/15ème), Jay-Z se démène corps et âme pour attirer la lumière sur les Nets. C’est lui qui a été chargé de trouver un nouveau nom à la franchise et qui est l’auteur du nouveau logo noir et blanc ainsi que des tee-shirts de l’équipe. Ce n’est pas un hasard non plus si le rappeur à inauguré la salle lors d’un concert le 28 septembre dernier.  

Une équipe compétitive ?

Mais le plus dur reste à faire. Car si les campagnes de publicité et les produits dérivés ont déjà réussi à rapporter beaucoup de dollars, c’est sur le parquet que les Nets de Brooklyn vont devoir briller pour attirer en masse un public fidèle.

Le poids sera lourd sur les épaules du meneur de jeu Deron Williams, qui a finalement décidé de renouveler son contrat et de relever le défi de Brooklyn. Agé de 29 ans, il est la star de l’équipe. Appelé l’an dernier pour la troisième fois au All Star Game, il a fini la saison avec des stats honorables : 21 points par match et 9 passes décisives par match. 

En plus de garder leurs meilleurs joueurs, les Nets ont réussi à attirer l’arrière d’Atlanta, Joe Johnson, en échange de cinq joueurs. Le pari aurait été plus que réussi si Dwight Howard, le pivot All Star d’Orlando, s’était laissé séduire par la banlieue new-yorkaise… Malheureusement pour les Nets, son choix s’est porté sur Los Angeles.  

Pourtant, les Nets, avec Joe Johnson, Gerald Wallace et Deron Williams, auront un trio compétitif. Nul doute, surtout, que les joueurs seront surmotivés dans leur nouvelle enceinte et auront à cœur d’attirer la ferveur de tout Brooklyn

Plus qu’un symbole : les Nets affronteront jeudi 1er novembre dans le Barcleys Center, pour le premier match de la saison régulière, les New York Knicks, l’autre équipe de New York. Brooklyn affrontera Manhattan, et tout New York aura un œil sur le nouveau derby de la « grosse pomme » ! 

 

* Le lock-out qui opposait les dirigeants du club aux joueurs avait failli causé l’annulation pure est simple de la saison 2011-2012. Finalement, les premiers matchs ont eu lieu le 25 décembre. 66 matchs ont pu être joués au lieu des 82 habituels.   

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