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Cancer du sein : les dernières avancées

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Si chaque année en France, 53 000 femmes apprennent qu’elles ont un cancer du sein, il est intéressant de faire le point sur les avancées de la science en matière de dépistage et de traitement de ce cancer qui se guérit mieux qu’il y a vingt ans.

Le congrès européen de cancérologie qui s’est tenu à Vienne, en Autriche, du 28 septembre au 2 octobre, a fait le point sur les avancées thérapeutiques les plus récentes. Retour sur les plus importantes.

Traitement efficace qui évite les effets indésirables

Le groupe pharmaceutique Roche indiquait lundi 1er octobre que son trastuzumab emtansine (T-DM1) a prolongé la vie des personnes souffrant d’une forme agressive de cancer du sein, de trois mois en moyenne. 

Le risque de décès aurait été réduit de 32% chez les femmes traitées par le trastuzumab emtansine, en comparaison avec celles traitées par l’association lapatinib plus Xeloda, un autre traitement de la maladie. Pour le Dr William Jacot, oncologue au Centre de recherche et de lutte contre le cancer (CRLC) de Montpellier, « même si on ne guérit pas les patientes, c’est une différence encourageante ».

Anticorps couplé à une molécule de chimiothérapie, ce nouveau traitement permet de ralentir la progression de certains cancers du sein avancés, tout en assurant à la patiente une faible toxicité.

Des traitements sur mesure

Une étude, baptisée Safir, menée en France par Unicancer sur des femmes souffrant de cancers au stade de métastases a montré « l’intérêt » d’analyser le génome des tissus métastatiques pour parvenir à des traitements plus personnalisés. Cette étude a représenté aussi un temps fort du congrès de Vienne.

L’objectif, pour chaque patiente, c’est d’avoir une thérapie ciblée, adaptée en fonction des anomalies moléculaires que représente son cancer. Pour chaque patiente est réalisée une biopsie sur un site métastatique. Les médecins réalisent une analyse moléculaire de tout le génome des cellules cancéreuses et, à partir de là, regardent s’ils trouvent une anomalie moléculaire.

Cette étude « montre qu’il est possible de faire l’analyse complète du génome de la tumeur pour chaque patiente sur une large échelle – 400 patientes en un an – et que ces analyses permettent d’identifier des cibles thérapeutiques », a expliqué au ­Figaro le Pr Fabrice André, cancérologue et directeur de recherche Inserm à l’institut Gustave-Roussy.

Grâce à cette analyse précise, la patiente est orientée vers une thérapie ciblée. Il est ainsi potentiellement possible d’adapter sur mesure le traitement pour 68 % des patientes.

L’avenir de la radiothérapie

Certaines femmes ayant un cancer à un stade pas trop avancé et âgées de plus de 60 ans pourront peut-être un jour ne subir qu’une seule radiographie ou lieu des 25 à 30 séances nécessaires actuellement, échelonnées sur cinq semaines. Objectif : brûler les tissus entourant la tumeur.

Cette radiographie se fera au cours d’une intervention chirurgicale : « La radiothérapie intra-opératoire consiste à faire entrer des rayons directement dans le sein en plaçant le localisateur à l’endroit où se trouvait la tumeur que l’on vient de retirer », explique le Pr Jean-Bernard ­Dubois, professeur de radiothérapie oncologique au Centre Val d’Aurelle (Montpellier), à l’origine de la technique.

Si cette nouvelle technique demande un équipement particulier, Montpellier, Bordeaux, Nantes, Brest, Dijon et Marseille pourront déjà proposer ce traitement à leurs patientes.

Diagnostiquer plus tôt par un test sanguin

Des chercheurs de l’university de Leicester (Grande-Bretagne) et l’Imperial College de Londres cherchent à trouver des traces dans le sang qui permettraient de prévenir le plus tôt possible le cancer. Si la mammographie détecte la tumeur à un stade relativement avancé, les chercheurs tentent de trouver des modifications génétiques qui apparaitraient dans le sang, avant même le développement du cancer.

Mais tant que les essais des cliniques ne seront pas complètement aboutis, la mammographie restera le meilleur moyen de dépistage du cancer du sein.

Le cancer du sein est la forme de cancer la plus répandue chez la femme. Chaque année, environ 1,4 million de nouveaux cas sont diagnostiqués dans le monde, et plus de 450 000 patientes décèdent de la maladie.

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